Philippe Lottiaux (RN) : « Le danger, c’est la politique d’Emmanuel Macron »
Candidat du RN pour la seconde fois dans la 4e, Philippe Lottiaux désigne le président de la République comme adversaire.
Directeur général des services de la ville de Fréjus, Philippe Lottiaux se représente dans la 4e après l’échec 2017, au 2e tour. La candidature Bardella ? «Unbruitquia couru ». Après, « il n’y a pas de candidat naturel, j’ai réfléchi. C’était une volonté de poursuivre mon engagement politique et m’investir par rapport à une politique que 57 % des électeurs (résultat RN 2e tour dans la circo) ne veulent plus ».
L’ambiance politique est-elle la même cinq ans après l’élection de 2017 ?
Pour moi, ce n’est pas du tout la même configuration. Les scores ne sont pas les mêmes. Marine Le Pen fait 57 % (contre 52 % en 2017) au 2e tour de la présidentielle : des électeurs qui n’ont pas envie d’avoir Emmanuel Macron, ni sa politique appliquée. Ce n’est plus le premier quinquennat, tout nouveau, tout beau. Et je sens une mobilisation supplémentaire de notre électorat pour ces législatives. Les cartes sont totalement rebattues.
Forces en présence, nouvelle donne en 2022 ?
Il y a quatre forces en présence : les LR représentent un vrai poids électoral. Mais les législatives, je le constate, sont très souvent liées à une présidentielle. Difficile d’arriver conquérant à cette élection en ayant fait 5 %.
Votre opposant, alors, c’est le parti présidentiel ? Pour moi, oui. Mon adversaire principal, c’est la candidate d’Emmanuel Macron. À la fois électoralement et sur le fond.
C’est officiel aussi, Éric Zemmour est candidat dans votre circo... On m’avait annoncé qu’il venait dans la 4e, je croyais que c’était pour des vacances (ironique). Forcément, il est plus connu que moi. Mais après, sa candidature me paraît bizarre quand on prône l’enracinement. Et je me demande s’il sait ce qu’est la mission de parlementaire. Ce n’est pas seulement faire de grandes déclarations tonitruantes. C’est être en rapport avec les acteurs du territoire. L’Assemblée, ce n’est pas une caisse de résonance, c’est un travail de fourmi, aller chercher la virgule dans un projet de loi. Je ne le vois pas dans cette mission-là. Les gens n’ont pas besoin d’un député vu à la télé.
Vous n’êtes pas particulièrement inquiet ?
Dans la circonscription, Éric Zemmour a fait 14,6 % de moyenne à la présidentielle :
22 % à Saint-Tropez et 21 % à Grimaud. Marine Le Pen a réalisé 32 % de moyenne. Entre les deux positions, les électeurs ont fait leur choix. Après, aucune élection n’est semblable à une autre. Et puis, il y a un côté très nostalgique chez Éric Zemmour : « C’était mieux avant ». Quand on fait de la politique, c’est de faire en sorte que « ça ira mieux demain ».
Quels thèmes vont s’imposer selon vous ?
Ceux de la campagne nationale. Je suis convaincu d’une chose, c’est qu’il y a un danger : Emmanuel Macron. Un danger en matière de souveraineté, en matière économique. Le déficit commercial n’a jamais été aussi fort. On l’appelle le Mozart de la finance : tout ce qu’il a pu composer, c’est le requiem. Il y a un danger autour de l’immigration. Un danger avec la retraite à 65 ans qui va être débattue à l’Assemblée.
Vous retenez quelques problématiques locales ?
Si le député ne change pas la vie de telle ou telle commune, il doit répercuter les préoccupations locales. Le Président vante la métropolisation : je ne suis pas sûr qu’ici les habitants veuillent être aspirés vers Toulon. Que se passe-t-il en matière d’éducation pour les jeunes du territoire ? Il y a des métiers en tension, de la saisonnalité dans le tourisme. La question de la viticulture. Il y a tout un ensemble de problèmes locaux : les dotations de l’État vont diminuer, cela a été dit pendant la campagne. Je travaille pour une collectivité locale, il y a deux solutions : soit on augmente la taxe foncière, soit on diminue les services publics de proximité. Il va falloir réagir par rapport à ça.