« Je ne dors plus, j’ai peur qu’elle s’écroule sur ma famille »
« Je ne dors plus la nuit. À chaque craquement, je me réveille, confie Vincent, qui habite à Vidauban. J’ai peur que ma maison s’écroule sur ma famille. On prie tous les jours pour ne pas que ça arrive. »
Ses cauchemars ont commencé mijuin, quand ce conducteur d’engins de 32 ans remarque une première fissure sur un mur de sa maison, construite en 2015. Un mois plus tard, les dégâts s’aggravent. « Il y a en avait sur toutes les façades, poursuit-il. À l’intérieur, le contreplaqué a également pété. »
Coût des réparations ? Le prix de la maison...
La cause ? Evidente pour ce père d’un garçon de 9 ans qui fait tout de suite la relation avec la sécheresse sévissant dans la région depuis plusieurs semaines. Sous sa maison construite sur des pilotis, il découvre « des crevasses dans la terre ».
Dans la foulée, il demande une estimation des réparations. C’est la douche froide. Le devis, qui comprend «des micropieux dans les fondations », pourrait monter à 180 000 euros. Soit autant que le prix de sa maison neuve, située au sud de l’agglomération dracénoise. « Tous les matins en partant travailler, je regarde l’évolution des fissures , raconte Vincent. Et c’est de pire en pire. Il y a en a même dans l’escalier. Je ne pense qu’à ça. Je ne vis plus. » Sa femme non plus. « Notre fils voit aussi notre stress, ajoute-t-il. On se demande si on doit quitter notre maison ou pas ? Est-ce que les murs vont tenir ? Du jour au lendemain, on peut se retrouver à la rue. J’en ai gros sur la patate. » Début août, ce jeune propriétaire fait appel à un huissier. Son constat, accompagné d’une lettre et de photos, a été envoyé en mairie afin de demander un classement en catastrophe naturelle, indispensable pour que l’assurance prenne en charge les réparations. Coût de la démarche : 350 euros, obligeant cette famille à renoncer à des vacances en Ardèche.
Pour parer à l’urgence, Vincent a posé sa semaine. Avec un objectif : installer, lui-même, une dizaine d’étais pour consolider la base de sa maison. Avec 1 700 euros de frais fixes pour 2 550 euros nets de revenus à deux, il n’y a pas la place à un nouveau crédit pour effectuer des travaux. «Je ne sais plus quoi faire, lâche-t-il. Appeler Julien Courbet ? »