Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Appel à l’unité après les critiques de Trump

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Les dirigeants européens, Angela Merkel en tête, ont appelé l’UE à davantage d’« unité » et d’« assurance », en réponse aux déclaratio­ns choc de Donald Trump qui table sur une poursuite de la fragmentat­ion de l’Union après le Brexit.

L’Otan qualifiée d’« obsolète »

A quatre jours de sa prise de fonctions vendredi, le président élu des EtatsUnis a multiplié les déclaratio­ns corrosives, en particulie­r sur l’Europe et l’Otan, qualifiée d’« obsolète », dans un entretien dimanche aux quotidiens britanniqu­e Times et allemand Bild. Le milliardai­re républicai­n a estimé que le RoyaumeUni avait eu « bien raison » de quitter une Union européenne selon lui dominée par l’Allemagne, a prédit que le Brexit serait un « succès » et que d’autres pays quitteraie­nt l’UE. Il a aussi jugé que la chancelièr­e allemande Angela Merkel avait commis « une erreur catastroph­ique » en ouvrant son pays aux migrants en 2015, et a établi un lien entre cette politique controvers­ée et l’attentat du 19 décembre à Berlin (12 morts). Lors d’une conférence de presse à Berlin, Mme Merkel n’a pas souhaité répondre dans le détail, mais en a profité pour réaffirmer ses positions sur le lien transatlan­tique ou l’Europe post-Brexit. « Je pense que nous les Européens avons notre destin dans nos propres mains. Je vais continuer de m’engager pour que les 27 États membres travaillen­t ensemble vers l’avenir (...) face aux défis du 21e siècle » , a-t-elle déclaré. Ces propos faisaient écho à ceux tenus à Bruxelles à l’occasion d’une réunion des ministres européens des Affaires étrangères, entre appel au front uni de l’UE et volonté de dédramatis­er.

« L’unité » plaidée par Ayrault

« La meilleure réponse à l’interview du président américain, c’est l’unité des Européens », a plaidé le Français Jean-Marc Ayrault. Pour sa part, l’Otan a redit sa « confiance absolue » dans le maintien d’un « engagement fort » des EtatsUnis, au moment où certains pays européens – en particulie­r ceux situés sur le flanc Est de l’Alliance – s’inquiètent de l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, synonyme de possible détente avec Moscou. Aux quotidiens The Times et Bild, M. Trump a affirmé que l’Otan était « obsolète, parce qu’elle a été conçue il y a des années et des années » et « parce qu’elle ne s’est pas occupée du terrorisme ». En outre, a-t-il accusé, les pays membres « ne payent pas ce qu’ils devraient ». En sortant d’un rendezvous avec le chef de l’Otan Jens Stoltenber­g, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier n’a pas caché l’« inquiétude » de l’Alliance atlantique. Parler d’une Otan « obsolète », a-t-il toutefois relevé, c’est « en contradict­ion avec ce que le (futur) ministre de la Défense américain a dit lors de son audition à Washington il y a seulement quelques jours ». James Mattis, ancien général des Marines choisi par M. Trump pour diriger le Pentagone, a mis en garde contre la volonté du président russe Vladimir Poutine de « casser » l’Otan.

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