L’enfant terrible du piano turc au Grand Théâtre de Provence
Fazil Say n’est pas seulement le pianiste turc de talent internationalement connu. C’est aussi, depuis ses premières années d’études musicales, un compositeur fantasque et inventif. La confrontation fructueuse des cultures, chez cet artiste né en plein coeur de l’Anatolie et parti étudier à Düsseldorf puis à New York et qui aborde Mozart comme le jazz, est un trait essentiel de sa démarche créatrice. Ses engagements politiques en faveur de la liberté d’expression – qui lui ont valu une condamnation dans son pays en 2013 (il a été blanchi deux ans plus tard) – en témoignent, tout comme les multiples influences harmonieusement conjuguées de son oeuvre.
La Marche turque
Vendredi 20 janvier, à 20h30 sur la scène du Grand Théâtre de Provence, Fazil Say va interpréter deux sonates de Mozart, dont celle en la majeur, célèbre pour son troisième mouvement connu sous le nom de ‘‘Marche turque’’. Le toucher cristallin du pianiste illuminera ensuite la salle des mille couleurs féériques des premiers ‘‘Préludes’’ de Debussy qui, bien que considérés comme un sommet de la musique impressionniste, doivent être regardés comme une invitation au voyage et à la rêverie plus que comme une peinture descriptive. Le compositeur n’avait-il pas lui-même déclaré en 1903 : « Quand on n’a pas les moyens de se payer des voyages, il faut suppléer par l’imagination ».