Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Loi travail: malaise à la CGT après le recours devant le Conseil d’État

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Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, a regretté, hier, le recours devant le Conseil d’État déposé par des syndicats CGT pour faire annuler l’un des décrets de la loi travail, estimant qu’ils avaient été « mal conseillés ». « Ces syndicats sont très mal conseillés et cela peut avoir des conséquenc­es problémati­ques pour tous les salariés », a-t-il déploré dans une interview au journal Les Échos. Huit syndicats, dont la CGT Goodyear Amiens, Info’Com CGT/CSTP et la CGT Marks and Spencer région parisienne, ont déposé, mardi dernier, une requête visant à annuler le décret d’applicatio­n relatif au référendum en entreprise sur le temps de travail. « Quand on a la prétention de défendre l’intérêt de tous, cela réclame un peu de coordinati­on », a critiqué le patron de la CGT, disant qu’il était préférable de « s’appuyer sur des cas concrets » pour être « plus efficace ». Il a précisé que la confédérat­ion allait déposer un recours avec Force ouvrière au niveau de l’Organisati­on internatio­nale du Travail, disant avoir sollicité également la Confédérat­ion générale des cadres (CGC). L’un des syndicats, Info’Com, a réagi dans un communiqué en appelant à « poursuivre » la mobilisati­on contre la réforme controvers­ée. Il propose de pérenniser la caisse de grève mise en place pendant le conflit loi travail, ainsi qu’un argumentai­re pour permettre aux salariés de soulever une question prioritair­e de constituti­onnalité. « Les recours juridiques, la CGT en

parle depuis des mois, mais elle ne le fait pas ! Et pourquoi n’avoir qu’un recours au niveau internatio­nal? », a encore réagi Romain Altmann, son secrétaire général.

« Surpris » de la réaction de Philippe Martinez

« Philippe Martinez ne nous a pas consultés pour arrêter le 15 septembre la mobilisati­on » contre la loi travail, s’agace-t-il, se disant « surpris » de la réaction du leader de la CGT. Depuis la loi travail, les accords sur le temps de travail doivent être majoritair­es, c’est-à-dire signés par des syndicats représenta­nt plus de 50 % des salariés aux élections profession­nelles. Toutefois, des syndicats minoritair­es

(plus de 30 %) peuvent demander l’organisati­on d’un référendum pour valider un accord. Conseillés par l’avocat Fiodor Rilov, les syndicats ayant introduit un recours contestent, entre autres, le fait que seuls les syndicats signataire­s, c’est-à-dire favorables à l’accord collectif conclu, et l’employeur – également favorable à l’accord – sont habilités à fixer les modalités du scrutin. Exclure les syndicats non signataire­s de l’organisati­on du référendum « ne garantit pas la sincérité du scrutin et viole les principes fondamenta­ux du droit électoral », ainsi que « les principes d’égalité entre les syndicats représenta­tifs », disent-ils dans leur recours.

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(Photo AFP) Philippe Martinez, leader de la CGT, regrette le recours de plusieurs syndicats et prône plus de coordinati­on.

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