La Ville prévoit de fermer trois écoles
L’élémentaire Jules-Verne, ainsi que les maternelles Mabily et Romain-Rolland devraient fermer à la rentrée 2017. Un projet qui fait grincer des dents enseignants et parents d’élèves
Alors que La Seyne enregistre une croissance constante de sa population (voir notre édition d’hier), elle accueille de moins en moins d’élèves. Partant de ce paradoxe, la Ville prévoit la fermeture de trois écoles, et leurs fusions dans trois autres établissements. Ainsi en septembre 2017, l’école élémentaire JulesVerne se greffera à ErnestRenan, les deux maternelles Amable-Mabily et Romain-Rolland déménageront respectivement à Eugénie-Cotton et Marie-Mauron.
Des écoles vétustes
« On aurait dû le faire il y a vingt ans déjà». C’est par ces mots que le maire, Marc Vuillemot, ouvre la conférence de presse dédiée au sujet, hier matin. Accompagné de l’adjointe aux affaires scolaires Isabelle Renier, des services de la Ville et de deux fonctionnaires représentant l’inspecteur d’académie, il tente d’abord d’expliquer : « On a deux écoles qui datent de 1947 (Ndlr Renan et Mabily), et elles sont dans un état vétuste. On aurait dû le faire il y a vingt ans, parce que la Ville avait fait des acquisitions foncières en ce sens ». Construite à la sortie de la guerre, les deux écoles en préfabriqué semblent ne plus répondre aux besoins de la Ville : « Il faut savoir adapter les besoins aux moyens, on a des écoles qui peuvent accueillir plus d’élèves, à l’image de Marie-Mauron qui se situe à 300 mètres de Romain-Rolland », précise le maire pour la troisième école concernée. Le projet, pas encore voté en conseil municipal, sera soumis au vote des élus en février. Du côté des syndicats, des personnels enseignants et des parents d’élèves, la pilule a du mal à passer. Peu d’entre eux sont enthousiastes, même si leurs raisons sont différentes. Ainsi Chrystelle Rossetti, dont l’enfant est scolarisé en CM1 à Jules-Verne, proteste : « Je travaille tôt le matin sur l’avenue Gambetta, et j’y habite. Pour se garer c’est difficile, si en plus je dois faire le trajet jusqu’à l’école, je ne vais pas m’en sortir ». Quant à la vétusté de l’établissement elle répond : « il faudrait, c’est vrai, faire des travaux, mais toutes nos écoles sont dégradées. Pas que Jules-Verne. J’ai discuté avec des mamans,à Jules-Verne aussi », complète-t-elle, avant d’aller rejoindre un groupe de parents réunis « pour organiser la contestation ».
La grogne monte
Même son de cloche du côté de la SNUipp-FSU Var (syndicat majoritaire chez les professeurs des écoles) : « C’est intolérable ce qui se passe, on fait partie des communes les plus pauvres, et on supprime des classes ! Cette logique financière ne prend pas en compte l’épanouissement ni des enfants, ni des équipes pédagogiques », argue Cédric Turco, secrétaire départemental adjoint du syndicat. La fusion mènera en effet à supprimer des classes, en regroupant par exemple Jules-Verne (5 classes actuellement) et ErnestRenan (14 classes). Le projet prévoit deux écoles (de respectivement 8 et 9 classes) sur le même site. Du côté de la Ville, on se défend : « On touche aux habitudes, c’est normal que tout le monde soit inquiet », souligne Marc Vuillemot avant d’ajouter: « Nous avons vérifié la faisabilité avec l’académie, sous réserve qu’elle n’en profite pas pour supprimer des postes ».
100 000 euros d’économies
L’argument budgétaire est pour le maire aussi une évidence : « On est passé d’un budget investissement de 32 millions d’euros en 2008 à 10 millions d’euros aujourd’hui ». La Ville estime que les économies réalisées seront de l’ordre de 100 000 euros. Pas de quoi calmer la contestation pour le moment, un rassemblement est prévu aujourd’hui à 13 heures devant l’école JulesVerne, et un autre le lundi 23 janvier à 15 h 45 devant l’école Renan.