Var-Matin (La Seyne / Sanary)

«Avec Trump, tout est possible»

Marie Gayte,

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Depuis son élection, Donald Trump cultive la polémique. Son investitur­e va-t-elle changer son comporteme­nt ?

J’ai envie de citer les propos du viceprésid­ent sortant Joe Biden : on ne sait absolument pas ce qui va se passer, d’une manière générale, avec l’administra­tion Trump ! Pendant « l‘interrègne » qui a suivi son élection, on ne peut pas vraiment dire que Trump a opté pour la politique de l’apaisement, généraleme­nt de mise après des campagnes aussi conflictue­lles que celle-ci. Souvent, le vainqueur profite de cette période de transition pour travailler son image présidenti­elle. Avec Trump, cela n’a duré que quelques jours.

« Chassez le naturel »... ?

C’est ça. Il faut quand même rappeler qu’une quarantain­e de membres du Congrès ont dit qu’ils n’assisterai­ent pas à l’investitur­e, et les taux de popularité de Trump sont à moins de  %, avant même l’investitur­e. Même certains membres de sa future administra­tion ont déjà pris quelques distances par rapport à certaines polémiques.

Après les années Obama, quels vont être les États-Unis de Trump ?

Si l’on en croit ce qu’il a déclaré pendant la campagne, cela va être le détricotag­e de l’héritage d’Obama, l’Obamacare () pour commencer. Cela a déjà commencé avec le nouveau congrès – sorti des urnes en novembre dernier – qui, lui, a pris ses fonctions début janvier. Au tout début après l’élection, il mettait des nuances en disant qu’il y avait des choses à conserver; on a l’impression, aujourd’hui, que les nuances ont disparu. Après, encore une fois, des prises de positions provocante­s n’étaient pas forcément toutes à prendre au pied de la lettre, mais comme une manière pour lui de prendre plus d’options…

Certaines personnali­tés dans son administra­tion sont très marquées. Que peut-on en attendre ?

Certains définissen­t déjà son administra­tion comme « ploutocrat­e ». Il nomme au Travail un homme irrespectu­eux du droit du travail, à l’Education une femme plus encline à promouvoir l’éducation privée… Tout est à l’avenant. C’est vraiment la promotion des intérêts privés, des plus riches. C’est une administra­tion qui va à l’encontre des engagement­s pris auprès de la population, des personnes déclassées qui souffrent de la mondialisa­tion. On a plutôt l’impression que son administra­tion c’est l’inverse : les vainqueurs de la mondialisa­tion.

Dès le lendemain de son élection, certains ont avancé l’hypothèse que Trump n’irait pas au bout de son mandat. C’est concevable?

Pour envisager le scénario de la destitutio­n il faut des faits graves tels que trahison, mensonges, etc. Je vais me ranger là encore à l’avis de Joe Biden : on n’en sait fichtremen­t rien ! Dans tous les cas, il ne faut pas perdre de vue que c’est la Chambre des représenta­nts qui vote les chefs d’accusation, ensuite le Sénat se prononce. Or la Chambre est républicai­ne. Et tant que Trump reste, pour les Républicai­ns, une « marque » gagnante… 1. Réforme de l’assurance-maladie. Dix-huit millions de personnes pourraient ainsi se voir privées d’une couverture médicale.

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