Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Dans les bastions de gauche, on ne veut rien lâcher

Malgré une participat­ion en baisse dans les Bouches-du-Rhône par rapport à 2011, les électeurs ont fait la queue dans le nord de Marseille ouà Aubagne, là où la gauche est ou a été forte

- MATHILDE MINGUILLON ET L’ÉQUIPE DE L’EIJ

Nous partons sur une mobilisati­on satisfaisa­nte mais, d’après ce que je vois à Istres, nous aurons deux à trois fois moins d’électeurs que lors de la primaire de 2011 ». Organisate­ur de la primaire de la Belle alliance populaire dans les Bouches-duRhône, Lionel Jarema attendait sans inquiétude particuliè­re, hier en début de soirée, les résultats définitifs du scrutin. Malgré quelques petits problèmes d’organisati­on, notamment dans les quartiers Nord de Marseille, dus au faible nombre de bureaux de vote ouverts et à des changement­s d’adresse, des milliers d’électeurs se sont quand même mobilisés, notamment dans les quelques bastions de la gauche ou sur ses anciennes terres, pour choisir les deux finalistes parmi les sept candidats.

L’ombre de Mélenchon

Les courageux étaient par exemple nombreux à braver le froid et la pluie, hier, pour se rendre dans les bureaux de vote et faire la queue à l’école Antide Boyer d’Aubagne, une ancienne municipali­té communiste qui a basculé à droite lors des dernières municipale­s. Pourtant, ici comme ailleurs, le doute plane, d’autant que Jean-Luc Mélenchon, candidat de la France Insoumise qui espère marcher sur les plates-bandes du PS, a prophétisé que le candidat sorti des urnes se retirerait pour lui ou Emmanuel Macron. « Si le vainqueur abandonne alors qu’on a voté pour eux, alors je ne vois pas à quoi servent ces primaires », peste d’avance en évoquant l’hypothèse Marc, père de famille de 32 ans. Dans ce qui fut l’une des plus importante­s fédération­s PS de France, des militants ou sympathisa­nts veulent encore y croire. « J’ai toujours été de gauche », affirme ainsi Christiane, une électrice de 60 ans. «Même si la situation est compliquée actuelleme­nt, il ne faut pas lâcher ». « Voter à cette primaire est essentiel, c’est notre seule arme contre le FN et Fillon », confirme Karim, un électeur de 27 ans du XVe arrondisse­ment de Marseille, le seul secteur encore à gauche de la ville. Dans le secteur voisin, tenu par le FN Stéphane Ravier, des électeurs ont fait des kilomètres jusqu’au seul bureau de vote ouvert pour la primaire. Cet article est publié dans le cadre d’un nouveau partenaria­t entre Var-matin et l’Institut européen de journalism­e (IEJ) de Marseille. Les étudiants nous aideront à mieux couvrir, au cours des prochaines semaines, la campagne présidenti­elle dans les Bouches-du-Rhône.

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(Photo Ambrine Ziani) À Marseille, à l’école Sinoncelli (e arrondisse­ment), l’un des rares bureaux de vote ouverts dans le nord de la ville.

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