Trump entame son mandat en attaquant les médias
Au lendemain des manifestations massives d’opposants, qui ont au final rassemblé plus de deux millions de personnes aux Etats-Unis et des dizaines de milliers dans de nombreux pays, le président américain Donald Trump a contreattaqué hier avec virulence, poursuivant dans la veine polémique qui avait caractérisé sa campagne. «Pourquoi ces gens ne sont-ils pas allés voter?» a-t-il feint de s’interroger sur Twitter, alors que sa rivale démocrate, Hillary Clinton, l’a en réalité emporté de plus de trois millions de voix, mais a perdu du fait du système électoral des grands électeurs. Une heure plus tard, dans un deuxième tweet à la tonalité nettement plus conciliante, il affirmait toutefois que les manifestations pacifiques étaient «une des marques de fabrique de notre démocratie» : « Même si je ne suis pas toujours d’accord, je reconnais les droits des gens à exprimer leur point de vue. » Mais l’ampleur des défilés était d’autant plus vexante au vu de la participation peu flatteuse à la cérémonie d’investiture, la veille. Un élément largement pointé par les médias en comparant les photos aériennes (seule méthode disponible, les autorités de la capitale ayant pour règle de ne pas communiquer d’estimations de foules, précisément – ironie du sort – afin d’éviter toute polémique) de 2009 (première investiture d’Obama) et 2017.
Un débriefing surréaliste
Ce que, contre toute évidence, Donald Trump a nié, s’en prenant avec véhémence aux médias, qu’il a accusé d’avoir menti et de faire partie « des êtres humains les plus malhonnêtes de la Terre». Un thème repris et développé ensuite lors du débriefing par le nouveau porte-parole de la MaisonBlanche, Sean Spicer. S’en prenant avec agressivité aux journalistes présents, il a déclaré que « ce fut la plus grande foule jamais vue lors d’une investiture » .Etdemenacer : « Nous allons demander à la presse de rendre des comptes. » Avant de quitter la salle sans répondre aux questions. L’équipe de Donald Trump tentait hier de recentrer le débat sur les jours à venir, rappelant qu’il avait l’intention de signer une série de décrets pour concrétiser une partie de ses engagements de campagne. Et sur le plan international, il recevra vendredi le premier dirigeant étranger dans le Bureau ovale en la personne de la Première ministre britannique, Theresa May. Puis son homologue mexicain, Enrique Peña Nieto, le 31 janvier. Dans tous les cas, le nouveau président pouvait trouver un motif de satisfaction dans le fait que la voie semble désormais dégagée pour Rex Tillerson, ancien patron d’ExxonMobil, choisi pour diriger la diplomatie américaine: deux ténors républicains, Lindsey Graham et John McCain, qui avaient émis des réserves, ont annoncé hier qu’ils soutiendraient sa nomination. Et le ministère de la Justice a estimé qu’aucun obstacle juridique (lié à la loi antinépotisme) ne s’opposait à ce que le gendre de Donald Trump, Jared Kushner, ne devienne l’un de ses proches conseillers.