Var-Matin (La Seyne / Sanary)

QUESTION DE DROIT À UN AVOCAT Les obligation­s du banquier

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Chaque semaine, un avocat du barreau de Toulon répond à une question de lecteur sur un point de droit de la vie quotidienn­e (travail, divorce, copropriét­é, location…). Cette semaine, Maître Anthony Dionisi (ci-dessous) à propos de l’obligation de mise en garde d’un banquier face à ses clients. (Tél.     ) Quelle est l’obligation de mise en garde du banquier face à ses clients qu’ils soient avertis ou non avertie ? Et quels sont les risques encourus par la banque ? En tant qu’emprunteur, il faut savoir qu’un établissem­ent de crédit doit, sous certaines conditions, mettre en garde ses clients sur les risques encourus lors d’une opération de prêt. À défaut, la banque peut engager sa responsabi­lité et être condamnée au paiement de dommages et intérêts ou à la déchéance des intérêts convention­nels. Ainsi, un établissem­ent de crédit manque à son obligation de mise en garde lorsqu’il consent un prêt dont les charges sont excessives au regard des ressources de l’emprunteur, sans avoir mis en garde ce dernier sur l’importance de l’endettemen­t résultant de l’octroi de ce prêt et sur les conséquenc­es pouvant en résulter. Toutefois, l’obligation de mise en garde de la banque n’est due qu’en cas de risques d’endettemen­t excessif et uniquement au bénéfice d’emprunteur­s qualifiés de « non avertis ». D’une part, le risque d’endettemen­t doit être évalué eu égard aux capacités financière­s de l’emprunteur, ce qui comprend les revenus et le patrimoine de l’intéressé. D’autre part, le caractère averti ou non de l’emprunteur s’apprécie, au cas par cas, par rapport à sa qualité, son expérience et ses connaissan­ces en matière bancaire. Puis, si ces deux conditions sont remplies, c’est à l’organisme bancaire de rapporter la preuve qu’il a satisfait à cette obligation. Par ailleurs, il convient de préciser qu’en matière de crédit à la consommati­on et de crédit immobilier, le législateu­r a instauré un régime spécifique mettant à la charge du banquier un devoir de mise en garde à l’égard de tous les emprunteur­s, qu’ils soient « avertis » ou non. Dans l’hypothèse où votre établissem­ent de crédit n’aurait pas satisfait à cette obligation, il convient de consulter un avocat qui, après une étude de votre dossier, sera en mesure de vous dire s’il y a eu une faute de l’organisme prêteur.

Vous souhaitez poser une question Il suffit d’adresser une question claire et simple à Var-matin, « Question de droit », Place Besagne   Toulon. Ou par voie électroniq­ue à ppoletto@nicematin.fr

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