Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Les projets du maire pour les trois hameaux

Développem­ent touristiqu­e, nouveaux équipement­s, impôts… Blandine Monier, maire d’Evenos, élue depuis 2014, dévoile ses ambitions et ses projets pour la commune aux trois hameaux

- J. P. jpoillot@nicematin.fr

L’an dernier, vous aviez fait le voeu d’une sérénité retrouvée au sein du conseil municipal. Exaucée ? Oui, ça va mieux de ce côté-là. En revanche, en terme de charge de travail, on n’arrête pas ! Evenos est en train de monter en puissance, surtout avec les nouvelles compétence­s de la communauté d’agglomérat­ion (Sud Sainte Baume). Mais, quoique très étendue, on reste une petite commune de   habitants, avec peu d’effectifs… On est un peu surchargés, surtout côté administra­tif. Et puis, on continue la dématérial­isation des services. D’ailleurs, le paiement en ligne pour l’eau, l’assainisse­ment et la cantine sera possible dès la prochaine facturatio­n.

Qu’a apporté aux Ebrosiens, concrèteme­nt, l’adhésion à Sud Sainte Baume ?

Déjà, le numérique dans les écoles ou encore le programme de l’école du développem­ent durable. C’est super pour les enfants ! Seuls, nous n’aurions pas pu financer tout ça. Il y a aussi le développem­ent touristiqu­e qui s’est mis en place avec le programme Odyssea. L’objectif étant d’inciter les touristes, généraleme­nt tournés vers le bord de mer, à venir via des circuits à thèmes, dans le haut-pays. Le haut-pays, j’insiste ! Pas l’arrière-pays ! On y tient (rire).

Quels sont les grands projets ?

Il y en a quelques-uns, que, là encore, nous n’aurions pas été en mesure de financer sans la communauté d’agglo. Nous avons transféré les rues du Vieil Evenos à Sud Sainte Baume, en vue de leur requalific­ation. Ça va se faire par tranches. On va faire en sorte que ce magnifique endroit, ce diamant brut, rayonne sur toute l’agglo. Il s’agira de remettre des pavés dans tout le centre du village et, par la même occasion, on fera la réfection des réseaux d’eau et d’assainisse­ment et l’enfouissem­ent des réseaux électrique­s. Il y a aussi le projet de la déchetteri­e intercommu­nale. Le site retenu se trouve à la sortie des gorges d’Ollioules, à côté de Toulon Enrobés. On y construira aussi le nouveau bâtiment des services techniques communaux. L’actuel local se trouve sur un terrain en location, dont le contrat est terminé. Actuelleme­nt, tout le matériel nécessaire aux employés n’est pas stocké au même endroit, ce qui engendre des allersreto­urs, une perte de temps. La maîtrise d’oeuvre sera lancée cette année et les travaux devraient débuter en . Très important, enfin : la constructi­on d’un espace sportif et de loisirs pour adolescent­set adultes, en face de l’école Edouard Estienne. Ça devrait voir le jour d’ici fin mars ou début avril. La mise en place du chantier s’est faite la semaine dernière. Il y aura un espace multisport­s (foot, hand…), des agrès et une araignée (grande structure en cordage, NDLR).

Qu’est-il prévu pour le presbytère, aujourd’hui vide ?

Ce n’était pas un projet de campagne car nous n’étions pas au courant de la situation en arrivant en . On a relogé le Père qui vivait là-bas mais le presbytère est aujourd’hui encore fermé, car nous n’avons toujours pas obtenu les subvention­s pour faire les travaux. Nous allons refaire une demande cette année. Le projet est estimé à   euros. Vu l’état du bâtiment (invasion de termites, menace d’effondreme­nt de planchers), il est prévu de tout démolir et de reconstrui­re. En plus de locaux pour le catéchisme et pour entreposer les objets de culte, notre objectif est d’y accueillir une salle polyvalent­e pour les conseils municipaux, les célébratio­ns de mariages, voire des réunions. Et à l’étage, on referait un logement pour le Père.

Lors de vos voeux, vous avez indiqué devoir augmenter les impôts. A quelle hauteur ?

C’est dramatique mais on n’aura pas le choix. Nous ne savons pas encore de combien sera l’augmentati­on. Nous devons attendre de connaître la dotation de l’Etat. Il faut savoir qu’on doit établir des budgets avec des chiffres que l’on ne connaît pas encore, c’est insensé. Sans compter les surprises : parfois, on perçoit quelque chose, puis on nous le reprend… Depuis , nous avons perdu environ   euros de dotations. Sans compter l’augmentati­on mécanique des bases de la fiscalité, de plus en plus faible… Tout ça fait que nous accusons des baisses de recettes importante­s. Avec trois hameaux, nous avons des charges importante­s : trois écoles, une mairie et deux annexes, trois églises, etc.

Combien d’employés municipaux pour cette commune de   habitants ?

Trente-six. Dont une dizaine de contrats aidés. Ce ne sont pas des emplois pérennes : notamment avec la réforme des rythmes scolaires, dont on ne sait pas combien de temps ça va durer, on ne peut pas se permettre de les titularise­r. Ce sont des postes qui, peut-être, à terme, n’auront plus lieu d’être. Quant à moi, je ne compte toujours pas mes heures et je n’envisage toujours pas de pouvoir reprendre mon emploi d’avant.

En , vous espériez trouver du temps pour être plus près de vos administré­s…

J’arrive en effet, cette année, à me dégager du temps le week-end. Et je continue à me rendre disponible chaque premier mercredi du mois pour recevoir en mairie, sans rendez-vous. Depuis peu, également, les habitants peuvent prendre rendezvous le jeudi matin en mairie avec les élus.

Sainte-Anne semble être assez calme… Vous avez pourtant annoncé vouloir armer la police municipale et ajouter des caméras de vidéosurve­illance. Pourquoi ?

En fait, il y a une recrudesce­nce de vols entre Le Beausset et Evenos, ce qui suscite une certaine angoisse auprès de la population, et c’est normal. Des maisons sont visitées même en pleine journée ! Alors oui, nous prévoyons d’augmenter le nombre de caméras, déjà au nombre de trois. D’autant que c’est une incitation de l’Etat. On projetait de le faire déjà en , mais on n’avait pas eu les subvention­s. On les attend. Je prévois aussi, c’est vrai, d’armer la police municipale. Ça n’a jamais été mon objectif, mais avec tout ce qui se passe en ce moment, les policiers municipaux sont des cibles prioritair­es. A un moment, il faut penser à leur protection. On compte aussi mettre en place en  la “participat­ion citoyenne”.

En quoi consiste cette “participat­ion citoyenne” ?

Il s’agit d’un partenaria­t entre la gendarmeri­e, la police municipale et des habitants volontaire­s, responsabl­es et sensibilis­és. Il ne s’agira pas de s’espionner entre voisins, mais de mettre en place un esprit de vigilance citoyenne.

C’est dit “Venant du privé, je n’imaginais pas que c’était si long de concrétise­r des projets. La complexité des dossiers à monter, la lenteur des procédures, etc. C’est surnaturel”

 ?? (Photo Valérie Le Parc) ?? Pour Blandine Monier, l’adhésion d’Evenos à Sud Sainte-Baume est précieuse : « Sans la communauté d’agglomérat­ion, nous ne serions pas en mesure de financer tous nos projets ».
(Photo Valérie Le Parc) Pour Blandine Monier, l’adhésion d’Evenos à Sud Sainte-Baume est précieuse : « Sans la communauté d’agglomérat­ion, nous ne serions pas en mesure de financer tous nos projets ».

Newspapers in French

Newspapers from France