Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Valls-Hamon : l’entre-deux-tours tourne au combat de coqs

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La tension est encore montée d’un cran, hier, entre les finalistes de la primaire élargie du PS, Manuel Valls lâchant ses coups contre Benoît Hamon, notamment sur la question de la laïcité, à la veille du débat télévisé de l’entredeux-tours. Alors que l’incertitud­e autour du chiffre exact de participat­ion au premier tour – toujours pas publié hier après-midi – continue d’alimenter les soupçons, les deux candidats ont singulière­ment haussé le ton, aggravant la fracture ouverte au PS entre l’aile gauche, incarnée par M. Hamon, et l’aile droite de M. Valls. En ballottage défavorabl­e face à M. Hamon, l’ex-Premier ministre s’est montré extrêmemen­t offensif hier, avant le duel télévisé de ce soir qui s’annonce crispé et pourrait être déterminan­t car Valls compte surtout emmener son ancien ministre de l’Éducation sur le terrain de la laïcité, une thématique sur laquelle il juge M. Hamon « ambigu ». « Je défendrai aussi une vision de la laïcité que je veux incarner, la lutte contre le communauta­risme », a ainsi assuré lundi Manuel Valls, insistant encore hier matin sur les « risques d’accommodem­ents » du député des Yvelines en la matière. « Il ne peut pas y avoir le moindre compromis avec les communauta­rismes », aaffirmé M. Valls sur franceinfo, avant d’embrayer sur un déplacemen­t à la Maison des femmes de Saint-Denis. L’ancien Premier ministre fait allusion à la polémique qu’avait déclenchée Benoît Hamon mi-décembre. Invité à commenter un reportage montrant l’absence de mixité dans certains cafés de banlieues, notamment à Sevran (Seine-Saint-Denis), l’élu de Trappes avait souligné qu’« historique­ment, dans les cafés ouvriers, il n’y avait pas de femmes », paraissant ainsi relativise­r le problème. « Aucune tradition culturelle dans la République française ne peut admettre qu’on interdise à des femmes un lieu ou un espace public », a insisté M. Valls depuis Saint-Denis. Ces critiques ont déclenché l’ire de M. Hamon et ses soutiens. « On me fait le procès de quoi? D’être élu de banlieue, d’être confronté à la réalité de ce communauta­risme que je combats, autrement que par des mots », a-t-il dénoncé. « Ce n’est pas moi qui ai une version dévoyée de la laïcité », a-t-il lancé à son adversaire. « C’est le Conseil d’État qui lui a rappelé ce qu’était la loi sur le burkini quand il s’est porté au secours des maires interdisan­t le burkini. »

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