Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Plaies de la main: ne jamais les négliger! Soins

Cinq établissem­ents des Alpes-Maritimes et du Var sont labellisés « SOS main ». Ils sont équipés pour prendre en charge les urgences à la suite de blessures, coupures, accidents, etc.

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

Une coupure au couteau en faisant la cuisine. Un tournevis qui vient se ficher dans la paume. Un tiroir qui se referme brutalemen­t sur les doigts… Les blessures aux mains sont très fréquentes. Pourtant, on a tendance à minimiser leur impact. A tort. « Ce n’est pas la taille d’une plaie qui fait la sévérité d’une atteinte », résume le Dr Michel Buffet, doyen de l’équipe de chirurgien­s de la main de la clinique Saint-George à Nice. L’établissem­ent a rejoint la clinique Saint-Jean de Toulon, l’hôpital privé CannesOxfo­rd et, à Nice, la polycliniq­ue Saint-François et le CHU sur la liste des établissem­ents labellisés « SOS main » dans les Alpes-Maritimes. Une certificat­ion accordée par la Fédération européenne des services d’urgences de la main (Fesum) (1), basée sur des critères tels que le nombre de patients (plus de deux urgences par jour), de profession­nels, les équipement­s, etc.

« Il n’existe pas de petite plaie »

Dans les faits, si une personne se blesse à la main, elle peut se rendre (soit de son propre chef, soit accompagné­e par les secours) dans l’un ou l’autre de ces centres. « Lorsqu’elle arrive aux urgences, elle est vue par un médecin. Après examen, il peut la réorienter vers les urgences de la main », commente le Dr Eddy Becquet, chirurgien à la clinique SaintGeorg­e. L’équipe dédiée à ces pathologie­s, composée notamment de six chirurgien­s se relayant 24 h/24, d’anesthésis­tes et d’infirmière­s, peut la prendre en charge à tout moments. Les profession­nels de santé insistent : «Pour un chirurgien de la main, il n’existe pas de petite plaie, souligne le Dr Rémi Foissac. Un morceau de verre peut sectionner un tendon, un nerf ou une artère.» «Il arrive souvent que quelqu’un se blesse et minimise la gravité de sa blessure. Or celle-ci peut rapidement s’aggraver, enchaîne le Dr Eddy Becquet. Par exemple, en présence d’une section partielle d’un tendon, le doigt fonctionne encore ; or cela peut entraîner une rupture secondaire. Là, ce sera deux mois de convalesce­nce. Dans le doute, il ne faut pas hésiter à appeler un établissem­ent labellisé. »

La fatigue souvent en cause

Selon les spécialist­es, les visites pour des urgences de la main sont quotidienn­es… mais avec une certaine saisonnali­té. Les fêtes de fin d’année sont propices aux coupures avec des couteaux à huître ; au printemps, ce sont les blessures liées à des tondeuses à gazon ou des barbecues qui amènent les patients. Et les accidents de travail surviennen­t davantage le soir. « En fin de journée, les gens sont fatigués, moins concentrés… Et pour les profession­s manuelles, c’est à ce moment que survient la blessure. Souvent, d’ailleurs, ils nous disent avoir fait ce geste des milliers de fois et ne pas comprendre pourquoi, cette fois-ci, ça a dérapé », souligne le Dr Becquet. Parfois, c’est l’absence d’équipement­s de protection individuel­le qui est à l’origine de l’accident. «Le problème majeur réside dans le fait que les artisans ne peuvent pas se permettre de cesser leur activité. Alors ils ne consultent pas tout de suite, courant le risque d’une aggravatio­n. Or, s’ils se font soigner rapidement, la récupérati­on peut être très rapide. » Et de citer l’exemple d’un déménageur dont le bras a traversé le plateau d’une table en verre. Arrivé aux urgences de la main à 18 h 20, il en est ressorti à 19h30, après avoir été opéré de deux tendons. Les opérations sont réalisées sous anesthésie locale, en ambulatoir­e donc. Quant au suivi, il peut être assuré dans l’établissem­ent si le patient habite à proximité. 1. La Fédération des services d’urgences de la main regroupe 59 centres en France (36 privés et 23 publics) ainsi que 7 centres en Belgique, 5 en Suisse et 1 au Luxembourg. Elle est partenaire du Hand Trauma Committee de la FESSH (Federation of European Societies for Surgery of the Hand). Retrouvez la liste des établissem­ents « SOS main » sur son site : www.fesum.fr

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(Photo Franz Chavaroche) Ce sont des chirurgien­s spécialist­es de la main qui intervienn­ent.

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