Aux Sablettes les chantiers ne manquent pas
Hier, les élus ont annoncé aux habitants des quartiers sud de La Seyne que les dossiers de réhabilitation de la corniche, de l’institut Pacha ou du Grand hôtel avançaient « enfin »... plus ou moins
Hier midi, la réunion du Comité d’intérêt local (CIL) « des Sablettes et environs » ronronnait depuis près de 3 h quand Claude Astore, adjoint au maire délégué à la sécurité, poussa un énorme coup de gueule. La raison? Un « PowerPoint » projeté par une adhérente de l’association censé démontrer le peu d’investissement humain et financier de la mairie dans les quartiers sud de la ville. Pas franchement du goût de l’élu… Car pour le reste, c’est peu dire que la séance s’est déroulée dans une atmosphère de courtoisie, largement facilitée, donc, par quelques annonces faites concernant plusieurs vieux dossiers du quartier. Aux interrogations du CIL et de sa présidente Patricia Dey sur ces « serpents de mer », les élus présents ont apporté des éléments
(1) de réponse parfois encourageants… parfois moins. Résumé :
1. Le Grand hôtel : c’est pour le printemps
Cette fois, c’est sûr. L’ouverture d’un complexe hôtelier 4 étoiles « Hilton », par le Toulonnais Stéphane Lelièvre, est prévue pour le mois de juin. « Ce bâtiment offrira une image extrêmement valorisante de notre ville », s’est félicitée la conseillère départementale Nathalie Bicais, depuis longtemps investie dans la sauvegarde de ce patrimoine un temps menacé de démolition. « C’est une excellente nouvelle, a renchéri Claude Astore. Les travaux sont impressionnants. Ça fait toujours plaisir de voir des gens investir autant d’argent ici, entre 25 à 30 millions d’euros tout de même. Chapeau ! »
2. La corniche enfin à l’étude ?
Dossier emblématique s’il en est, la rénovation de la route du littoral de Tamaris, avec réfection des trottoirs et piste cyclable, est évoquée depuis des années… mais n’a jamais été programmée. Et pour cause: « C’est une voie municipale, explique Claude Astore. Sa réhabilitation est nécessaire sauf que la Ville, seule, n’en a pas les moyens. Mais nous avons tous conscience qu’il faut faire quelque chose. » Quoi ? «Nous venons de lancer des réunions avec les collectivités pour évaluer les montants », a annoncé Nathalie Bicais. Laquelle a assuré que «c’est TPM qui récupérera la route et qui est désormais un partenaire privilégié »… tout en se gardant cependant de dévoiler l’esquisse d’un début de calendrier. Elle a aussi soulevé l’enjeu d’une future déviation quand d’éventuels travaux débuteront. «Il sera nécessaire d’avoir une voie de contournement sur l’axe Saint-Mandrier–Toulon. Tout ça est en gestation », a-t-elle conclu. En attendant, Claude Astore a réaffirmé qu’il prenait très au sérieux la problématique du« stationnement anarchique » sur la corniche. « Rien que l’été dernier, on a dressé entre 240 et 280 PV.» Toujours ça de pris ?
3. Le port de SaintElme change de mains ; le fort, pas encore
Auparavant géré par Ports Toulon Provence, syndicat mixte dissout au 1er janvier dernier, le port de Saint-Elme est dorénavant dans les mains de TPM. Jusque-là, rien qui ne semble pouvoir l’empêcher d’être régulièrement envahi par les posidonies, dont l’enlèvement coûte 100 000 euros à la collectivité chaque année. Le transfert à l’agglomération y changera-t-il quoi que ce soit en vue de nécessaires travaux d’avivement ? « C’est une bonne chose que cela soit entre les mains de TPM »,a confirmé Sandra Torres, conseillère régionale, sans préciser sa pensée. Rappelons que les derniers projets d’aménagements présentés par PTP n’avaient pas été suivis. Par ailleurs, des travaux vont avoir lieu prochainement pour mettre en place un caniveau relié à un décanteur autour de la zone de carénage. Un local de stockage sera également érigé au niveau de la capitainerie Le fort de Saint-Elme, quant à lui, serait toujours en passe d’être transféré de la Défense au Conservatoire du littoral, qui déléguerait sa gestion à la municipalité. Problème, l’État aimerait tout de même récupérer une contrepartie financière. «Un bras de fer est aujourd’hui engagé »a soupiré Nathalie Bicais.
4. L’institut Pacha sait à qui il appartient… en attendant de connaître à quoi il va servir
Nathalie Bicais l’avait annoncé lors de ses voeux aux Seynois, le 20 janvier dernier. L’élue seynoise l’a confirmé hier : le sort de l’institut Pacha, suspendu à une décision de justice attendue depuis plusieurs années, est désormais connu. La magnifique et monumentale bâtisse demeurera aux mains de l’université de Lyon - contre l’avis des descendants de Michel Pacha - qui pourra donc continuer à y pratiquer des activités scientifiques. « Reste à savoir exactement pour quel projet », a-t-elle interrogé.
Et aussi…
❒ Le prolongement de la promenade Charcot, réclamé par le CIL, ne verra sans doute pas le jour. « Ce serait hyper agréable et on a consulté les services de l’État à ce sujet, a d’abord acquiescé Claude Astore. Mais techniquement et administrativement, c’est trop compliqué d’aménager le domaine public maritime. » ❒ Le réaménagement du sentier du littoral – une compétence de TPM – est à l’arrêt. « Il y a un phénomène d’érosion naturelle, a expliqué Claude Astore. Il faudrait des confortements de falaises, des travaux lourds, et les services de l’État ne sont plus trop chauds pour ce genre d’interventions sur le littoral. En plus, ce serait très cher. Tout ce qu’on peut faire pour l’instant, c’est interdire d’accès certaines portions dangereuses, informer les promeneurs et dévier le cheminement quand c’est possible. » 1. Citons notamment Claude Astore, Cécile Jourda et Marie Viazzi, conseillers municipaux, Nathalie Bicais, conseillère départementale, Sandra Torres, conseillère régionale et Hélène Rigal, députée suppléante de Jean-Sébastien Vialatte.