Après les USA, le Royaume-Uni soigne ses liens avec la Turquie
Décidément, le Royaume-Uni se prépare clairement à son avenir post«Brexit», sur le plan diplomatique en tout cas. Au lendemain de sa rencontre avec Donald Trump à Washington, la Première ministre britannique Theresa May était en effet hier en Turquie, où elle s’est entretenue pendant près de trois heures avec le président Recep Tayyip Erdogan. Un exercice d’équilibriste, puisqu’elle s’est efforcée d’assurer de bonnes relations commerciales, tout en glissant un mot sur la nécessité de maintenir l’État de droit, dans un pays en proie à une forte dérive vers un pouvoir personnel et autoritaire. Elle a ainsi annoncé la création d’un groupe de travail turco-britannique en matière économique, et la signature d’un protocole d’accord entre le britannique BAE Systems et le groupe aéronautique public Turkish Aerospace Industries pour le développement d’une nouvelle génération d’avions de chasse turcs – un premier contrat d’une valeur d’environ 117millions d’euros, qui devrait ouvrir la voie à d’autres accords valant des milliards de livres au cours des vingt prochaines années. Et, tout en déclarant que la Turquie est «l’un des plus vieux amis» du Royaume-Uni, elle a estimé « important qu’Ankara soutienne sa démocratie en maintenant l’état de droit et en respectant ses obligations internationales en matière de droits de l’homme, comme le gouvernement s’y est engagé ».