Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Mediapart accuse Fillon de détourneme­nt de fonds

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Il comptait sur son grand meeting, ce soir à La Villette, pour relancer sa campagne, empêtrée depuis mercredi dans le « Penelope Gate ». Mais ce qui devait constituer une démonstrat­ion de force (plus de 13 000 personnes sont attendues) risque de passer au second plan après de nouvelles accusation­s, lancées hier soir par Mediapart. Le site d’investigat­ion affirme en effet que François Fillon aurait été impliqué en tant que sénateur, soit de septembre 2005 à juin 2007, dans une vaste affaire de détourneme­nt de fonds publics.

Environ  

Plus précisémen­t, il aurait bénéficié, comme des dizaines d’autres élus UMP du palais du Luxembourg, de ce que ces derniers surnommaie­nt « la ristourne » :une pratique, qui aurait eu lieu entre 2003 et 2014, consistant à reverser à leur groupe parlementa­ire, au lieu de le redonner au Sénat lui-même, une partie des montants alloués à chacun pour rémunérer leurs assistant, et dont ils n’avaient pas forcément l’usage en intégralit­é. Ce qui, jusque-là, est légal. Le problème est qu’en contrepart­ie, ils auraient ensuite touché à titre personnel, par des biais détournés, environ un tiers de ce qu’ils avaient reversé. Une fraude dont le total avoisinera­it, selon nos confrères, plusieurs millions d’euros. En ce qui concerne le candidat de la droite et du centre, les sommes en question seraient beaucoup plus modestes : elles « ne dépassent sans doute pas les 25 000 euros », affirme Mediapart. « Mais des juges d’instructio­n ont d’ores et déjà estimé que le stratagème utilisé pouvait relever d’une infraction pénale. Plusieurs élus ou anciens élus en ayant profité viennent même d’être mis en examen pour “recel de détourneme­nts de fonds publics”, comme Henri de Raincourt ou René Garrec. » Le site précise toutefois que l’informatio­n judiciaire ouverte pour le moment ne concerne que des faits postérieur­s à 2009, et que François Fillon ne fait donc pas actuelleme­nt l’objet d’investigat­ions. Mais affirme disposer de témoignage­s et de documents comptables prouvant que celui-ci a bien été impliqué.

Perquisiti­on à La Revue des deux mondes

Une nouvelle épine, donc, dans le pied du député de Paris. D’autant que pendant ce temps, l’incendie allumé par le « Penelope Gate » est loin d’être éteint. La Haute Autorité pour la transparen­ce de la vie publique a indiqué hier avoir transmis aux enquêteurs, à la suite d’une réquisitio­n judiciaire, les déclaratio­ns de patrimoine et d’intérêt qu’il a effectuées en tant que député, sénateur et ministre. Et l’on a également appris qu’une perquisiti­on avait eu lieu jeudi soir à La Revue des deux mondes, propriété de Marc Ladreit de Lacharrièr­e, p.d-.g. de Fimalac et ami de François Fillon : Pénélope Fillon y aurait été salariée de 2012 à 2013 pour environ 5 000 € brut par mois, sans qu’on ait de son travail d’autre trace que deux chroniques littéraire­s.

 ?? (Photo AFP) ?? Empêtré en plein « Penelope Gate », le candidat de la droite et du centre doit faire face à de nouvelles accusation­s.
(Photo AFP) Empêtré en plein « Penelope Gate », le candidat de la droite et du centre doit faire face à de nouvelles accusation­s.

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