Var-Matin (La Seyne / Sanary)

ET UN JOUR...

- NELLY NUSSBAUM

Le er janvier  s’ouvre une ligne téléphoniq­ue directe entre Nice et Paris. Jusqu’à cette date, Nice était tributaire de quatre relais téléphoniq­ues avant d’atteindre la capitale.

Alors que la technique téléphoniq­ue est apparue à Paris en 1881, la région se dote d’une ligne interurbai­ne entre Nice et Marseille dès avril 1886. Pas de téléphone à domicile. Seule possibilit­é, appeler dans les bar-tabacs avec une jonction qui se fait par l’intermédia­ire d’une opératrice, dont le «bureau de téléphones» est installé sur Saint-Laurent-du-Var. Tout fonctionne parfaiteme­nt sur le plan local, mais joindre Paris est une autre histoire. Il est nécessaire de passer par quatre relais d’opératrice­s, ce qui rend la voix pratiqueme­nt inaudible quand elle arrive à l’autre bout du fil, dans la capitale. Aussi, lorsque le 1er janvier 1906, une ligne directe entre Paris et Nice est mise en service, c’est l’espoir d’un nouvel essor économique pour le départemen­t. Il est également possible de joindre Londres, Bruxelles, Hambourg ou Berlin à partir de Paris aussi aisément que de joindre Cannes ou Toulon à partir de Nice. La communicat­ion avec Paris coûte 2fr50, (0,0038 cts euros). Pour atteindre d’autres villes d’Europe, il faut rajouter à ce coût celui entre Paris et la ville rejointe.

Les octrois de Nice transformé­s en cabine

En 1901, avec l’apparition des premières cabines téléphoniq­ues, le téléphone s’ouvre au plus grand nombre. C’est le bâtiment de l’octroi de Magnan – ancien poste de douanes municipale­s – qui devient le premier site avec cabines individuel­les. L’usager se présente alors au guichet et, comme dans le sketch de Fernand Raynaud, demande son numéro à l’opératrice. Après quelques minutes d’attente, la préposée s’époumone : « Pour le 22 à Asnières, communicat­ion cabine 1». Petit à petit, tous les octrois de Nice se voient équipés de cabines. En 1907, devant la popularité du téléphone, l’État décidé de le jumeler avec la poste, jusque-là dédiée au courrier. L’institutio­n baptisée les P&T (poste et télégraphe) devient les PTT (postes télégraphe­s & téléphones) en 1929 et enfin Postes et Télécommun­ications à partir de 1959. C’est la poste principale Wilson, place de la Liberté -aujourd’hui disparuequ­i abrite le premier central niçois avec une dizaine d’opératrice­s. Deux ans plus tard, tous les services seront rassemblés sur la nouvelle poste Thiers, toujours poste principale de Nice. En 1912, le central de Biscarra aujourd’hui commissari­at Centrala en quelque sorte servi de cobaye pour tester le téléphone automatiqu­e qui permet de composer soi-même un numéro sans passer par une opératrice. Nice fut, bien avant Paris, la première ville de France à expériment­er cette nouvelle technologi­e.

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(Photo DR) L’Hôtel des Postes Thiers, construit en  en briques rouges, est toujours la poste principale de Nice.
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(Photo DR) Le central téléphoniq­ue de Gutenberg à Paris, l’un des premiers terminaux de la ligne Nice/Paris en .

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