et : Napoléon III Après de le rattachement de Nice à la France, l’Empereur vient récompenser son nouveau peuple, accordant le financement d’un pont sur le Var et de la ligne de chemin de fer
Notre Histoire
des drapeaux, crient des « Vive l’Empereur ! » Au milieu de la place, sous un dais de velours rouge se présente le maire François Malausséna, en grand uniforme. « Sire, voici les clés de Nice, ditil au souverain. Ce sont les clés d’une ville dont la fidélité fut de tout temps la noble devise, d’une ville que vous avez comblée de bienfaits, d’une ville prête au besoin à vous prouver que, si elle aime ses souverains avec transport, elle saurait aussi les défendre au prix de tous les sacrifices. » On ne saurait imaginer plus bel accueil. Le cortège se dirige ensuite vers le Palais des Rois de Sardaigne dans le Vieux-Nice (appelé aujourd’hui Palais Sarde ou Ancienne Préfecture). Tout au long du parcours, les divers cantons du département ont déployé leurs délégations et leurs maires ceints d’écharpes aux couleurs françaises. La longue et belle façade du Palais Royal ruisselle d’oriflammes. Les souverains s’y présentent au balcon et sont acclamés par la foule. Napoléon III a, à ses pieds, son nouveau peuple de France. Il a bien l’intention de le récompenser ! Pour ce faire, il se rend sur la colline du Château. De là, il a une vue plongeante sur la nouvelle route dont il va financer une partie des travaux et qui sera tracée le long des rives du Paillon. Des vieilles masures seront abattues, un troisième pont sera construit sur le fleuve. Du château, il a une vue panoramique sur la ville : « Je n’aurais jamais cru que ce pays fût si beau! », aurait-il alors déclaré à l’oreille de Mathilde de Cessole qui se trouvait à côté de lui parmi la délégation Nice en 6, l’année de son rattachement à la1 France. « Je n’aurai jamais cru que ce pays fût si
» aurait déclaré Napoléon III 5. Son épouse Eugénie 3 l’accompagne dans cette visite au cours de laquelle il décidera de financer un pont sur le Var 1. Le maire François Malausséna / les accueille. Tout n’est que faste, comme cette arrivée sur la place Garibaldi ,.
niçoise. Certains commentateurs suggérèrent que le charme de la belle représentante de cette noble famille niçoise n’aurait pas été étranger au compliment. La beauté de cette femme la faisait, paraît-il, surnommer « Perle de la Provence ». Le soir, alors que les lumières commencent à scintiller, un grand bal attend les souverains à l’Opéra.
Le parterre a été libéré de ses sièges pour être transformé en piste de danse, l’orchestre est placé sur la scène. Le long des loges courent des guirlandes de fleurs, resplendissent des écussons aux armes de l’Empire. De la grande loge centrale où ont été installés les souverains descendent deux escaliers qui leur permettront d’accéder directement à la salle. Les chroniqueurs de la presse niçoise n’auront d’yeux que pour Eugénie : «Sa Majesté l’Impératrice portait une tunique brochée d’argent de la plus vaporeuse légèreté, garnie de volants, relevés par des bouquets de roses. La coiffure de Sa Majesté était un diadème en poires à la Charles-Quint surmonté de brillants. L’Impératrice portait le bouquet que lui avait offert à son arrivée Mademoiselle Malaussena, fille de notre maire ». Le bal est ouvert par l’Empereur aux bras de Madame Malausséna et par l’Impératrice à ceux du maire. On raconte – mais, faut-il le croire, il y a partout des mauvaises langues ! - que le maire aurait marché sur la robe de l’Impératrice, que sa ceinture se serait alors dénouée et serait tombée sur le sol. À part cet incident vestimentaire, la soirée fut somptueuse, enivrée par le vertige des valses de Strauss et les quadrilles d’Offenbach. Le lendemain, l’Empereur poursuit sa visite officielle. Accompagnés par le préfet Paulze d’Ivoy, le général Frossard, l’ingénieur des ponts et chaussées et le banquier Carlone, les Souverains se rendent vers le rivage du Var.