Conquête en berne
Mike Ford, déçu et frustré par la performance «minuscule » de son équipe, le rappelait au coup de sifflet final : « Le rugby, c’est toujours pareil. Il faut être prêt mentalement et prêt physiquement. » Les Rouge et Noir, éprouvés par un mois de janvier particulièrement énergivore et un dernier match chez les Saracens où ils ont dû puiser très loin dans leurs ressources mentales et physiques, ont failli dans ces deux domaines. Ils n’avaient dans ces conditions que peu de chances de se sortir du guêpier rochelais. Très vite, on comprit d’ailleurs que cette équipe amputée de Guirado, Chiocci, Vermeulen et Bastareaud manquerait de puissance et de constance pour inquiéter ces Rochelais, bien en place et particulièrement remontés par Patrice Collazo. Battu dans le jeu au sol, humilié en touche en première période (5 touches perdues sur 7 lancers) et à peine mieux en mêlée fermée, le RCT n’a eu quasiment aucune solution pour développer du jeu et pousser La Rochelle à la faute.
« On était fatigués »
Pire, lorsqu’il a corrigé le tir à la pause et retrouvé quelques couleurs et des ballons, au moment où Lobbe est rentré pour remettre un peu d’ordre dans le désordre, il a paru totalement désemparé dans le jeu courant, ne devant finalement son sursaut et son égalisation qu’à une bonne poussée en mêlée. Las, sur la mêlée suivante, il est retombé dans ses travers pour craquer de nouveau, au moment où il pensait tenir les deux points du match nul, offrant ainsi la pénalité de la gagne à Brock James. Comment peut-on reculer ainsi, deux minutes après avoir littéralement défoncé la mêlée rivale? Après un temps de réflexion, et bien embêté par la question, Levan Chilachava avançait son explication : « On était fatigué. » Tout simplement.