Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Un passionné de l’histoire de la photo à Toulon

-

C’est un collection­neur privé toulonnais qui tient à rester discret. Il préfère faire parler les photos et les quelques vues stéréoscop­iques qu’il a prêtées au musée de la Marine, issues de sa collection « Michel AndréFernb­ach ». Celle de la constructi­on d’un des bassins de Castigneau : « d’une rareté extrême ». Sur celle de l’entrée du port de Toulon, en 1869, on peut percevoir la frégate Muiron et la machine à mater. «A l’arrièrepla­n, un bâtiment est en attente d’une visite au service de santé », décryptet-il avec précision.

Un vrai travail de détective

Ne rien laisser au hasard : il en a fait sa vocation. Sans être profession­nel de la photo, ce particulie­r, qui compte trois génération­s de peintres dans sa famille est devenu passionné en s’intéressan­t tout d’abord à sa propre généalogie pendant plus de 20 ans. Il consacre ses vacances à ses recherches, de l’Allemagne à l’Angleterre, à reconstitu­er notamment l’itinéraire d’un arrière-arrière grand-père qui fut un des conservate­urs du roi Louis Ier de Bavière à l’ancienne pinacothèq­ue de Munich. C’est parce que son grand-père, Alfred

Fernbach, peintre amateur, embrasse, lui, la profession de photograph­e profession­nel et s’installe en 1893, à Toulon (1), que notre collection­neur décide de se pencher, à partir des années 2000 sur ce 8e art. « J’ai toujours été passionné par les puces, les brocantes. Avant, il fallait se déplacer, aller voir les choses, confie-t-il. Avec Internet, j’ai gagné en efficacité ! ». Il reconstitu­e le parcours de son ancêtre, qui fut notamment photograph­e du casino et du théâtre toulonnais.

Un livre qui attend d’être publié

Mais pas seulement. Il identifie un certain Jean-Gustave Lugeol, capitaine de vaisseau et commandant sur le Napoléon à Toulon. L’un des premiers à immortalis­er la rade en 1850-1851. Au prix d’un vrai travail de fourmi, il reconstitu­e son parcours, malgré le fait qu’aucune photo de lui n’ait encore été retrouvée.

Plusieurs clichés exposés d’une autre personnali­té, Joseph-François Hugoulin, pharmacien de la Marine à Toulon dévoilent l’intérieur de l’arsenal. De fil en aiguille, notre collection­neur a ainsi repéré une cinquantai­ne de photograph­es toulonnais (les seuls qui l’intéressen­t !) sur la période des XIXe s. - début XXe s. , mais aussi rétabli quelques vérités historique­s. Il a livré le fruit de ses recherches dans un manuscrit de 600 pages, qui balaye l’histoire de la ville sur cette période à travers ses photos. Un livre qu’il aimerait bien voir publier, pour peu qu’un éditeur veuille bien s’y intéresser. Son grand-père avait été en son temps administra­teur et cofondateu­r de la Société photophile de Toulon, présidée par Aimé Fabre. Luimême, membre de l’associatio­n des Amis du vieux Toulon a fini par devenir historien de cette époque (2). 1. Il possédait son studio rue Jean-Jaurès. 2. Il est conseiller scientifiq­ue pour l’exposition, avec Bernard Cros.

 ?? (Photo DR collection Michel André-Fernbach) ?? Toulon, la petite rade, vers , par Joseph François Hugoulin.
(Photo DR collection Michel André-Fernbach) Toulon, la petite rade, vers , par Joseph François Hugoulin.
 ?? (Photo DR) ?? Nous ne publierons pas le portrait de ce collection­neur qui tient à rester anonyme, mais un autoportra­it, vers , de son grand-père (-), qui fut notamment photograph­e officiel pour le casino et le théâtre de Toulon.
(Photo DR) Nous ne publierons pas le portrait de ce collection­neur qui tient à rester anonyme, mais un autoportra­it, vers , de son grand-père (-), qui fut notamment photograph­e officiel pour le casino et le théâtre de Toulon.

Newspapers in French

Newspapers from France