Carnaval de Nice : les politiques se prennent la (grosse) tête
Oh les tronches ! Superbement ridicules. Perfidement caricaturées. Qui donnent déjà envie de se gondoler ouvertement en leur balançant des tomates en pleine poire. L’énergie de la moquerie s’est répandue comme une déferlante à Nice, au hangar de Richelmi et à la Halle Spada. Là, où les carnavaliers s’activent à fabriquer le Roi de l’Énergie, qui rayonnera sur Nice, du 11 au 25 février. Lui et tous ses sujets. Ses courtisans patelins. Ses intrigants flagorneurs. Ses peloteurs de coteries. Ces picoleurs de pots-de-vin. Le monarque, un géant au brillant faciès de roi soleil, n’est pas encore terminé, que déjà, certains de ses lèche-bottes matois, font un buzz et un bouzin pas possibles dans le landerneau de la drôlerie. Stars malgré elles… Les politiques se bousculent chez les Gargantua railleurs. Français en tête. Nous aurons droit à « L’énergie quinquennale ». Un char brocardant avec vigueur, la course à l’Elysée. Une roue de hamster, dans laquelle s’agiteront et brasseront beaucoup de vent, les candidats au trône suprême. Sous l’oeil tombant et vaincu de Hollande. Ces mêmes compétiteurs et leurs pseudopotes, que l’on retrouvera tout autour du vaisseau cocardier, version grosses têtes. En vrac, dans cette mêlée politicienne : les François, Hollande, Fillon, Bayrou, Marine et Marion Le Pen, Manuel Valls, Nadine Morano, Emmanuel Macron, Michèle Alliot-Marie, Alain Juppé, Nicolas Sarkozy, Jean-Luc Mélenchon. Jolie brochette, à laquelle les artisans sont en train de rajouter en catastrophe, Benoît Hamon. Cet aréopage, char compris, est signé Cédric Pignataro et son staff. On peut leur faire confiance pour appuyer du doigt sur le défaut qui fait mal, le rictus qui tue, les poches qui plombent, les dents généreuses, les commissures en « U », le regard louche. Cette galerie de portraits est tout à l’opposé des authentiques modèles qui la composent : esthétique irréprochable, finesse remarquable.
Un Trump qui ne trompe pas
Vertus dupliquées sur deux autres chars, cette fois, signés des Povigna et de leur équipe. Jean-Pierre, le père, Pierre et Gilles, les fils ont échafaudé « Winf of change ». Gloire cynique à Donald Trump. Dessiné par Gérard Artufel. Plus blond, plus brushé que jamais sous l’air pulsé de sèche-cheveux branchés sur des bidons de pétrole. La puissance du pognon couleur dollar, qui méprise tout. L’énergie ? « On s’en fiche, explique Pierre. Pour une mèche, on mobilise toute la force des hydrocarbures. » À côté du milliardaire US, vogue «Le Radeau écolo». À bord : Jean-Vincent Placé, Nicolas Hulot, Cécile Duflot, Noël Mamère. Ils rament depuis des lustres pour arriver au sommet de l’Etat, mais l’hypocrisie de leur combat est balayée par leur addiction au pouvoir. Toujours à côté de leurs pompes nature, toujours loosers matures. Tant d’énergie perdue…