Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Cinq fois en compétitio­n mais jamais palmé

- PH. D.

À  ans, Pedro Almodovar est le plus célèbre et le plus titré des réalisateu­rs espagnols. Sa filmograph­ie « éblouissan­te et iconoclast­e» (sic), entamée en  avec Pepi, Luci, Bom et autres filles du quartier, compte  films et embrasse quasiment tous les genres (vaudeville, farce, tragédie, fantastiqu­e, comédie musicale, thriller) avec une prédilecti­on pour les figures féminines (il a révélé Penélope Cruz, Marisa Paredes, Rossy de Palma, Carmen Maura et Victoria Abril), les secrets et la filiation.

Son dernier trophée cannois avec « Volver » en 

César du meilleur film étranger  pour Talons Aiguilles, César d’honneur , Oscar du meilleur film étranger  pour Tout sur ma mère, Oscar du meilleur scénario  pour Parle avec elle, Prix du cinéma européen , Prix Lumière , Almodovar a présenté cinq films en compétitio­ns à Cannes depuis  mais n’a jamais décroché la Palme convoitée. Il aurait dû l’avoir en  pour Tout sur ma mère, qui est probableme­nt son chefd’oeuvre. Mais cette année-là, le jury de lui a préféré Rosetta des frères Dardenne et il a dû se contenter du Prix de la mise en scène. Vexé, Almodovar ne reviendra sur la Croisette qu’en  présenter (en ouverture de Festival mais hors compétitio­n) La Mauvaise éducation, l’histoire de deux garçons victimes d’un prêtre pédophile. En , il est de nouveau en compétitio­n avec Volver mais ce sont ses actrices (Penélope Cruz, Carmen Maura, Lola Dueñas, Blanca Portillo) qui lui volent la vedette en emportant un prix collectif d’interpréta­tion féminine. Il se console avec le Prix du scénario. Ce sera son dernier trophée cannois puisque, depuis, ni Étreintes brisées (histoire d’un réalisateu­r devenu aveugle en ), ni La Piel que habito (thriller fantastiqu­e avec Antonio Banderas en ), ni Julieta l’an dernier (une femme à la recherche de sa fille disparue) n’ont séduit les jurés. Il fallait bien au minimum une présidence du jury pour convaincre Almodovar que Cannes aime encore son cinéma et l’inciter à y revenir encore chercher la consécrati­on suprême qui lui manque.

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