Route du sel à l’Almanarre : submersion programmée
Des coups de vents qui réduisent à néant les ensablements de protection de la route. Le scénario est bien connu, chaque hiver sur la route du sel à l’Almanarre. Mais même si le phénomène de submersions répétées n’est pas stabilisé, la situation n’est plus aussi critique que ce qu’elle était il y a vingt ans. Sans être parfait, le système de gestion a réduit les phénomènes d’érosion sur la plupart du linéaire du tombolo. « Il reste des secteurs encore fragiles à traiter, si tant est qu’on peut apporter des solutions financièrement supportables et écologiquement respectueuses », explique Michel Baréty, du Conservatoire du littoral. « L’élément déclencheur est bien connu, l’extraction massive de sable au début du XXe siècle pour constituer les digues et ouvrages du port de Toulon. Ces millions de tonnes de sédiments ont entraîné une situation de déficit aggravée du fait que le tombolo n’est plus alimenté par des sédiments. On sait tous aujourd’hui qu’un cordon de sable a une certaine résistance à partir du moment où il peut reculer, fléchir, bouger face à la houle à aux vagues. La route créée en a fait en sorte de corseter le tombolo, de le figer sur un positionnement. Très rapidement s’en sont ensuivis des phénomènes d’érosion rapide. » Le tombolo est encore plus exposé que les Vieux Salins à une submersion programmée. Son cordon dunaire ne culmine qu’à m maximum et le Salin des Pesquiers, ancien étang, est situé sous le niveau de la mer. Il est probable que cette formation géomorphologique soit totalement ou partiellement submergée d’ici une centaine d’années.