« Un candidat méthodique qui gagne du terrain jour après jour. »
Il faut dire que ses concurrents lui facilitent, sans le vouloir évidemment, la tâche. À gauche, le candidat désigné par la primaire, Benoît Hamon, appartient à l’aile gauche du Parti socialiste. À peine désigné, il a cherché à faire l’unité autour de lui en s’adressant aux écologistes et à Jean-Luc Mélenchon, avant même d’essayer de se rapprocher des vallsistes battus, et de Manuel Valls lui-même, leur laissant, en quelque sorte, le champ libre pour aller voir ailleurs. Quant à François Fillon, on ne sait s’il pourra même bénéficier du délai de quinze jours qu’il a demandé à l’état-major des Républicains. Le désarroi dans lequel est plongée une bonne partie des électeurs qui croyaient à son programme austère pour remettre à flots la France est profond. « Aidez-moi à résister ! », a lancé, avant-hier, le candidat de la droite et du centre : à résister à ses ennemis politiques certes, mais encore plus à ses amis qui le poussent vers la sortie, craignant une terrible défaite de la droite en avril. Pendant ce temps-là, Emmanuel Macron voit venir à lui des socialistes qui ne veulent pas de Benoît Hamon, des centristes jugeant irréalisable le programme de François Fillon, ou même d’anciens ministres de Jacques Chirac, comme Renaud Dutreil ou de Fillon lui-même, comme Anne-Marie Idrac. Autour de lui, une équipe encore restreinte de collaborateurs, très jeunes pour la plupart, accentue encore l’image de renouveau de leur leader, au moment où tant d’autres têtes sont tombées : en quelques semaines, Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, demain peut-être Fillon, sans oublier, à gauche, François Hollande et Manuel Valls. Mais Emmanuel Macron saura-t-il répondre aux attentes de ces nouvelles recrues ? Le candidat ne peut compter exclusivement sur une petite troupe de fidèles. Il lui faut une organisation solide, des relais dans l’opinion publique, une petite troupe de porte-parole, et surtout la mobilisation d’un grand nombre de supporters, faute de militants prêts à l’aider. Emmanuel Macron compte sur le meeting de Lyon pour prouver qu’il est assez fort pour affronter ce combat.