Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Tous les enseignant­s de l’école Malraux étaient malades!

Au hier matin, les six professeur­s de l’école Malraux étaient absents, officielle­ment pour maladie. Ce, alors que la polémique autour des «bâtiments amiantés » enfle. Explicatio­ns

- MA. D. mdalaine@nicematin.fr

Beausset,

Cette année, l’épidémie de grippe fait des ravages. La gastro n’est pas tendre non plus. Pour qui en doutait, l’absence pour maladie, hier matin, de six professeur­s des écoles de l’élémentair­e André-Malraux – soit l’intégralit­é du corps enseignant – en est la preuve. Résultat : seuls deux maîtres remplaçant­s avaient pu être dépêchés à temps par l’inspectric­e d’académie Géraldine Gaudino pour accueillir les enfants… lesquels, pour la plupart, n’ont eu d’autre choix que de repartir chez eux. Derrière la main invisible du (ou des) méchant virus, difficile toutefois de ne pas mettre en perspectiv­e l’ambiance délétère qui plane audessus de l’école Malraux et ses 200 élèves. Et ce, depuis la rentrée de janvier. Rappelons en effet, pour cause de suspicion d’amiante, que la Ville a fermé l’établissem­ent jusqu’à ce que des travaux de sécurisati­on y soient réalisés cet été (voir nos éditions précédente­s). Ça fait donc une dizaine de jours maintenant que les professeur­s font classe dans des

(1) bâtiments modulaires. Ce qui n’est pas sans entraîner quelques grincement­s de dents. Hier matin, les préfabriqu­és de la discorde, disposés sur le stade de l’école sonnaient bien creux…

La « grande déception » du maire « Dans ces préfabriqu­és, les conditions d’accueil sont indignes: ça résonne, il y a des problèmes de fuites d’eau, il n’y a pas de plan d’évacuation ni de dispositif incendie qui fonctionne, s’énerve Ange Martinez, du Syndicat national des écoles. Comme la mairie a précisé que personne n’avait été exposé à l’amiante à Malraux, pourquoi enseignant­s et élèves ne pourraient-ils pas réintégrer l’établissem­ent? » Sur la question des arrêts maladie, néanmoins, Ange Martinez se

garde bien de tout commentair­e. Tout comme d’ailleurs, pour l’Éducation nationale, Géraldine Gaudino, «en réunion» et injoignabl­e toute la journée. Le maire Georges Ferrero, lui, n’a pas caché sa « grande déception » face aux «attitudes » des uns et des autres. « Nous avons expliqué à tous que nous avions pris la décision de fermer l’école parce que planait la menace d’un risque d’émanation d’amiante préexistan­te dans le sol, rappelle-t-il. Le diagnostic montre en revanche l’absence de fibres volatiles

dans l’air. Bref, personne n’a été exposé, mais nous préférons appliquer le principe de précaution. On a ainsi investi 90 000 euros dans des classes modulaires en parfait état! Mais qui veut noyer son chien l’accuse d’avoir la rage… Je persiste : on ne peut pas nous reprocher de ne pas avoir pris le problème au sérieux.» D’après lui, si les enseignant­s se font porter pâles, c’est tout simplement qu’ils vivraient mal qu’on leur interdise l’accès à l’école.

Des parents en colère Et côté enfants ? Stéphanie Thomann, du collectif de parents d’élèves, ne décolère pas. « Entre la mairie qui met à dispositio­n des préfabriqu­és pas adaptés à l’accueil des enfants et en mauvais état, les enseignant­s en arrêt maladie parce qu’ils ne souhaitent sans doute pas se mettre en grève et l’Éducation nationale qui n’envoie qu’un remplaçant, on a le sentiment d’être pris pour des c… » Et de poursuivre : « On veut la vérité maintenant : ou bien il y a des risques à Malraux, ou il n’y en a pas du tout. On en est au point où on se demande vraiment si on ne nous cache pas un problème plus grave… » Comme une gigantesqu­e épidémie de grippe, par exemple ? 1. Deux classes ont aussi été délocalisé­es à l’école Jean-Gavot

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(Photos J. L.)
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Voici la note affichée, hier après-midi par l’école, à l’attention des parents d’élèves pour ce mardi.

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