Le secteur auto va recruter
Lors de son assemblée régionale, hier sur le circuit du le syndicat des professionnels de l’automobile a signé une convention avec Pôle emploi afin de pourvoir 500 postes
la filière automobile peut permettre de très bien gagner sa vie ” Castellet, La formation technique et le travail manuel ne sont pas assez mis en valeur ”
Inévitable rendez-vous annuel, l’assemblée du Conseil national des professionnels de l’automobile (CNPA) de Provence-Alpes-Côte d’Azur (Paca) avait quelque chose d’inhabituel. Déjà parce que, pour la première fois, elle s’est déroulée sur les installations castellanes du circuit Paul-Ricard. Ensuite parce qu’elle a vu le Toulonnais et désormais ancien président départemental Patrick Chatrieux (65 ans... dont «40 dans l’automobile ») devenir le nouveau président régional, succédant à un Thierry Satat qui n’a pas souhaité se représenter. Diiférente, encore, car elle s’est tenue en présence (entre autres personnalités) de Francis Bartholomé, un président national du CNPA ayant « tourné sur ce circuit avec une Formule Ford » : «Un souvenir extraordinaire ! ». Et, enfin et surtout, parce qu’elle s’est achevée avec la signature d’une convention entre le CNPA Paca et Pôle emploi Paca, représenté par son directeur régional adjoint Christian Sanfilippo. Car pas moins de 500 postes ne sont pas pourvus dans la filière automobile en Paca ! Tour de piste... et d’horizon avec Patrick Chatrieux.
Pourquoi vous êtes-vous présenté à la présidence régionale du CNPA ?
Thierry Satat n’a pas souhaité se représenter car il voulait se recentrer sur son activité professionnelle. Et Francis Bartholomé m’a demandé, et même encouragé, à me présenter, ainsi que les présidents départementaux. Et j’ai la chance d’être salarié dans un groupe (1) qui me rend disponible pour mes responsabilités au CNPA.
Quels sont vos objectifs ?
Je suis à la tête d’une belle région avec environ 1 200 adhérents et j’espère poursuivre le développement du CNPA Paca en allant à la conquête de nouveaux adhérents : l’objectif est d’en obtenir 100 supplémentaires. Sans oublier les adhérents actuels, que je veux fidéliser grâce à nos services. Et je lance un appel aux adhérents militants car on a besoin de jeunes qui s’impliquent : nous ne sommes pas éternels, ni hégémoniques. Je souhaite également dupliquer en région ce qui se fait bien dans les départements. Il doit y avoir un maillage, une dynamique entre les départements. Et si les départements sont forts, la région sera forte : ça ne pourra pas se faire l’un sans l’autre. Il faut également développer nos relations avec Pôle emploi, les Chambres de commerce et d’industrie, etc. : nous ne devons pas être qu’un syndicat, mais aussi une force de proposition car des décisions sont prises dans le domaine de l’automobile par des gens qui n’y connaissent rien. Et nous ne sommes pas là pour les subir.
Comment expliquezvous que les entreprises de l’automobile aient du mal à recruter ?
La formation technique et le travail manuel ne sont pas assez mis en valeur. On préfère
fabriquer des Bac + 5... qui ne trouvent pas de boulot. Il faut d’autant plus réfléchir sur l’apprentissage, qui est aussi une école de la vie, que notre filière ne doit pas servir à récupérer ceux qui sont en échec scolaire. Il faut également savoir et faire savoir que la filière
automobile peut permettre de très bien gagner sa vie.
Comment la convention régionale entre le CNPA et Pole emploi va-t-elle aider les entreprises de l’automobile ?
Nous sommes une filière créatrice d’emplois, avec un spectre très large : mécaniciens, carrossiers, peintres, électriciens, techniciens, commerciaux... Cette convention doit nous aider à mieux recruter, à développer l’accompagnement et l’apprentissage, à renforcer les échanges d’informations entre les deux entités : ce sont les trois axes de la stratégie mise en place. Tous les acteurs de Pôle emploi vont être mobilisés, avec des interlocuteurs dans chaque département. Cela va permettre de créer des passerelles pour recruter même dans d’autres filières que l’automobile. On tente l’expérience, on fera le point dans un an.
Avez-vous d’autres pistes pour recruter ?
Il faut retravailler sur la formation, mettre en place des centres d’excellence, qui donnent envie aux jeunes : ce pourrait être le cas avec un pôle automobile sur le Plateau de Signes. On