Var-Matin (La Seyne / Sanary)

À Toulon, les services d’urgence débordés à cause de la grippe et des maladies hivernales

- PROPOS RECUEILLIS PAR SIMON FONTVIEILL­E

Le Dr Anne-Marie Caren est la responsabl­e médicale du service d’accueil des urgences de l’hôpital Sainte Musse.

L’hiver a été marqué par une forte épidémie de grippe. Cela s’est ressenti sur la mortalité constatée dans vos services ?

Nous n’avons pas encore les chiffres, je ne peux donc pas vous livrer de regard objectif. Mais ce que l’on a pu noter, c’est une affluence très forte dans nos services d’urgence. Notre moyenne, c’est  passages d’adultes par jour, et depuis le  décembre, ce chiffre a été dépassé plusieurs fois. Dimanche dernier, on a par exemple eu une affluence de  passages…

Comment expliquer cette affluence ?

Il y a bien sûr eu la grippe, mais également les maladies hivernales, comme les bronchites, ou encore des insuffisan­ces cardiaques. Le pic de grippe, nous l’avons eu jusqu’à la fin de la semaine dernière. Depuis, nous n’en avons plus, mais on ne peut pas dire que ça ne va pas revenir.

Quelles ont été les personnes les plus touchées? Les personnes âgées ?

Oui, nous avons eu essentiell­ement des personnes âgées, et parfois très vieilles, de  voire  ans. On note parfois des cas de fortes déshydrata­tions chez les personnes âgées malades. C’est une chose que vous avez observée ? Non, pas de façon significat­ive. Finalement, nous avons traité des maladies de toujours.

Vous disiez donc que les services d’urgence ont été débordés plus d’une fois ?

Oui, la prise en charge n’a pas été optimale. Il y a eu une conjonctio­n cette année où nous avons eu plus de maladies graves, moins de lits dans l’agglomérat­ion et moins de lits en réanimatio­n. Par exemple, notre unité d’hospitalis­ation de courte durée compte douze box individuel­s, et tous les jours nous avions dix-huit/dixneuf patients. Tous les facteurs se sont conjugués.

Ce qui explique le côté « embouteill­age » constaté plusieurs fois dans les urgences…

Les services ont été embouteill­és car on a été immobilisé­s longtemps, il y a des patients qu’on ne savait pas où mettre. Mais on a fait ce qu’on a pu, l’équipe est sur les rotules. La vérité, c’est qu’il y a un problème d’effectifs du personnel paramédica­l, comme les aides-soignants.

Des décès auraient-ils pu être prévenus, voire évités ?

Non.

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(Photo doc Var-matin) Les services d’urgence de l’hôpital Sainte Musse à Toulonenre­gistrent jusqu’à  passages par jour.

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