Var-Matin (La Seyne / Sanary)

La difficile campagne de François Fillon

-

Le président du MoDem François Bayrou a accusé, hier, François Fillon d’être « sous l’influence des puissances d’argent », faisant un pas supplément­aire vers une candidatur­e à la présidenti­elle en affirmant qu’il prendrait « ses responsabi­lités ». « Jamais dans l’histoire de la République, un candidat aux plus hautes fonctions, à la présidence de la Répu- blique, n’a été ainsi sous l’influence des puissances d’argent », a déclaré François Bayrou sur France . « J’ai souhaité des rassemblem­ents. Ce que je vois aujourd’hui est une menace telle sur la démocratie », a-t-il encore dit, en référence aux accusation­s pesant sur François Fillon depuis deux semaines «queje n’hésiterai pas à prendre mes responsabi­lités ». Le président du MoDem réserve toujours sa décision quant à une possible candidatur­e à l’Elysée. La semaine dernière, il a déclaré qu’il la dévoilerai­t à la mi-février. « De très grandes sociétés multinatio­nales se paient des hommes politiques, appointent, donnent de l’argent à des hommes politiques pour qu’ils les aident à ouvrir des portes, à se servir de leurs relations pour leurs intérêts » ,aaccusé le maire de Pau, citant « ce qui a été annoncé hier par François Fillon lui-même et sa société de conseil et les sommes incroyable­s,   euros par-ci,   euros par là ». « La responsabi­lité politique est une responsabi­lité qui normalemen­t doit être mise à l’abri des intérêts », a-t-il souligné.

François Fillon, toujours sous le feu des révélation­s sur les emplois présumés fictifs de sa femme qui plongent la droite en plein désarroi, poursuit vaille que vaille sa contre-offensive avec, hier, un déplacemen­t à Juvisy, en banlieue parisienne. Son objectif est de revenir sur les sujets régaliens et de tourner la page des affaires qui le plombent depuis deux semaines. Mais dans son camp, le désarroi domine toujours en dépit du « replâtrage » opéré par François Fillon, même si publiqueme­nt, les ténors de la droite affichent résolution et optimisme.

En baisse dans le sondage Elabe

Le candidat de la droite à la présidenti­elle décroche dans les intentions de vote selon le sondage Elabe pour L’Express et BFMTV, publié hier. Le candidat de la droite à la présidenti­elle serait éliminé dès le premier tour. François Fillon est crédité de 17 % à 18 % des intentions de vote selon que François Bayrou décide de se présenter ou non. Un score insuffisan­t, dans les deux hypothèses, pour qu’il puisse accéder au deuxième tour. Les deux qualifiés, à un peu moins de trois mois du second tour, sont Emmanuel Macron, crédité de 22 % à 23.5 % des intentions de vote et Marine Le Pen, en tête depuis plusieurs mois, avec 25.5 % à 26 % des intentions de vote. Selon Yves-Marie Cann, directeur des études politiques chez Elabe, « François Fillon s’inscrit depuis plusieurs mois dans une mauvaise dynamique. Crédité de 30 % des intentions de vote peu après sa victoire à la primaire, il est passé à 24 %-25 % début janvier, puis 20 %22 % la semaine dernière. Cette semaine, il décroche et passe sous la barre des 20 % et perd ainsi près d’un tiers de son socle électoral. » Et la conférence de presse qu’a tenu le candidat, lundi, ne semble pas avoir permis, pour le moment, de redresser la barre. « Tout juste a-t-elle dû enrayer la chute », explique le directeur des études politiques d’Elabe. Il précise que François Fillon était déjà à 17 % d’intentions de vote le week-end dernier.

Emmanuel Macron devant Le Pen

C’est Emmanuel Macron qui profite, pour l’instant, du mauvais score de François Fillon. Il se retrouvera­it en face de Marine Le Pen au second tour. Cette dernière serait battue par le leader d’En marche ! à 37 % contre 63 %.

 ?? AFP) (Photo AFP) ?? François Bayrou se prononcera sur sa candidatur­e mi-février.(Photo Hier en déplacemen­t en banlieue parisienne, le candidat à la présidenti­elle poursuit sa contre-offensive.
AFP) (Photo AFP) François Bayrou se prononcera sur sa candidatur­e mi-février.(Photo Hier en déplacemen­t en banlieue parisienne, le candidat à la présidenti­elle poursuit sa contre-offensive.

Newspapers in French

Newspapers from France