Theresa May autorisée à déclencher le Brexit
Le Royaume-Uni a franchi une étape clef dans la mise en oeuvre du Brexit, hier, avec l’adoption par les députés du projet de loi gouvernemental autorisant la Première ministre conservatrice Theresa May à lancer la procédure de divorce.
voix contre
Les députés de la chambre des Communes ont largement approuvé le texte en première lecture par 494 voix contre 122, au terme de plusieurs jours de débats consacrés à l’étude de quelque 140 pages d’amendements. Le projet de loi, soumis au Parlement après que le gouvernement y a été contraint par la Cour suprême en janvier, doit maintenant être examiné par la chambre des Lords, qui devrait également l’approuver. Intitulé « Projet de loi de l’Union européenne (notification de retrait) », le texte donne à Theresa May le pouvoir d’activer l’article 50 du
Traité de Lisbonne, qui lancera deux années de négociations de sortie de l’UE. Si l’adoption définitive ne devrait pas intervenir avant plusieurs semaines, le vote de ce mercredi constitue une victoire pour Theresa May, qui s’est engagée à déclencher avant le 31 mars cet article 50. Pour étouffer toute rébellion dans les rangs de la majorité conservatrice, la Première
ministre a promis mardi que le Parlement se prononcerait sur les termes du Brexit avant le résultat final des négociations entre Londres et Bruxelles, sans toutefois que cela puisse remettre en cause la sortie du giron européen. « Nous introduirons une motion. Cette motion sera dans l’accord final », a-t-elle déclaré, hier soir au Parlement. Et ce « avant que le Parlement européen ne débatte et valide l’accord final ». « Ce sera un vote important », a estimé le secrétaire d’Etat au Brexit, David Jones. « Il laissera le choix entre sortir de l’Union européenne avec ou sans un accord négocié » avec Bruxelles. Mais le député libéral-démocrate (centre) Tom Brake a qualifié l’annonce de « feuille de vigne », refusant d’y voir une concession de la part du gouvernement. Lundi, dans ce même souci d’éviter toute rébellion chez les élus conservateurs avant le vote de ce mercredi, Mme May avait mis en garde les députés tentés de voter certains amendements visant à réduire la marge de manoeuvre du gouvernement. « Ce n’est pas le moment d’entraver la volonté du peuple britannique », a-t-elle déclaré devant la chambre des Communes, où certains élus s’inquiètent de la sortie du Royaume-Uni du marché unique européen annoncée par Mme May.