Vive le Président gratos !
Arrêtons la curée ! Si l’on ne veut pas que notre admirable démocratie tourne à la République des juges et que la politique se limite à l’examen quotidien des recettes ainsi que des dépenses des politiciens, il faut cesser de considérer les candidats à l’Élysée comme des citoyens-consommateurs ordinaires. En leur accordant, dès qu’ils ont atteint le nombre requis de parrainages et répondu au cours d’un divertissement télévisé à un questionnaire culturel du niveau de la deuxième année de Sciences Po, la gratuité totale : gratuité des collaborateurs ; gratuité des salles de meeting ; gratuité des transports ; gratuité des télécommunications ; gratuité des hôtels ; gratuité des restaurants ; gratuité de l’affichage. Fini les contentieux sordides, le recomptage des salaires et des indemnités. Terminé les trésors de guerre insuffisants, les factures contestées et les frais de bouche continuant, cinq ans après des repas conviviaux, à remonter de l’oesophage. Ainsi les présidentiables n’auraient-ils plus besoin de faire la quête au sein de leur parti, d’empocher l’argent des mécènes, d’en prendre à leur aise avec les deniers publics puisqu’ils feraient campagne sans bourse délier. Ce qui ne serait que justice s’agissant de tribuns ayant fait don de leur personne à la France et acceptant d’être, dans le meilleuredes cas, autant rétribués pour gouverner la puissance économique mondiale
que pour diriger une PME.