«Justice pour Théo»: incidents en marge d’une manif’ à Bobigny
Vitres cassées, gaz lacrymo... Des incidents ont éclaté hier à Bobigny en marge d’un rassemblement de centaines de personnes réclamant « Justice pour Théo». «La police viole», «Je ne suis pas un bamboula», «La police tue des innocents», pouvait-on aussi lire sur des pancartes. Encadrés par des forces de police déployées massivement, les manifestants, dont de nombreux jeunes, se sont réunis devant le tribunal de cette ville de Seine-Saint-Denis. Bobigny est à seulement une dizaine de kilomètres d’Aulnay-sous-Bois, la ville où le jeune homme noir de 22 ans a été brutalement interpellé le 2 février dans la Cité des 3000. Après plus d’une heure de manifestation, des policiers postés sur une passerelle au-dessus du lieu du rassemblement ont reçu des projectiles lancés par des manifestants. Des cris, des bruits de pétards et des mouvements de foule ont suivi. Des casseurs s’en sont pris, notamment à coups de pieds, à des vitres d’immeubles, à des abribus et au mobilier urbain. Au moins cinq véhicules, dont un camion-régie de RTL et un autre d’Europe 1, ont été incendiés – des policiers ont dû intervenir pour porter secours à une jeune enfant se trouvant dans un véhicule en feu, a indiqué la préfecture de police. Les radios ont précisé que leurs équipes sur place ont été choquées mais sont indemnes. Les manifestants se sont dispersés en début de soirée. Les manifestations se sont succédé dans plusieurs villes de France (deux avaient encore lieu hier à Toulouse et Rouen) et des violences urbaines ont éclaté ces dernières nuits dans plusieurs villes de Seine-Saint-Denis. Huit personnes y ont été interpellées dans la nuit de vendredi à samedi.