Nouvelle morale
Les jeunes terroristes de l’Hérault qui, dans leur cuisine, bricolaient un explosif à l’aide d’ingrédients aussi peu coûteux que l’acétone et l’eau oxygénée, seront peut-être poursuivis pour «taquinerie artisanale» mais échapperont au délit de «consultation habituelle de sites djihadistes». Le Conseil constitutionnel vient de censurer cet article de la loi de juin par impossibilité de s’accorder sur la périodicité liée à l’habitude. Les Sages du palais Royal ont sans doute estimé qu’il eut été injuste de traiter de la même façon un trublion qui ne pense qu’une fois par mois à détruire la société au sein de laquelle il vit et un grand agité qui forme un projet identique tous les week-ends. D’autres gardiens de la nouvelle morale ont décidé de ne plus assimiler l’adultère à un délit. Ces magistrats qu’on imagine malheureux en ménage ont considéré que l’infidélité n’était plus une faute ni une cause de divorce dès lors qu’un couple ne s’entendait plus, fut-ce en criant t rès fort. En d’autres termes – plus galants – le refus de nirvana à la maison peut justifier qu’on aille chercher son paradis ailleurs. Enfin, la Française des jeux mettra bientôt en place un dispositif refusant d’enregistrer les paris des eczémateux ludiques accros au grattage quotidien. Un changement total de baskets juridiques qu’imposait notre propension à marcher de plus en plus souvent sur la tête. 1. Note de la rédaction : l’adultère n’est plus un délit, ni une cause automatique et suffisante de divorce, depuis la réforme du 11 juillet 1975. Par ailleurs, dans un jugement rendu vendredi dernier, le tribunal de grande instance de Paris a estimé que l’apologie de l’adultère
par un site de rencontres extra conjugal es n’ était pas illicite.