euros d’oeuvres d’art pillés à Ste-Maxime
Exposées sur le show room extérieur de l’entreprise de matériaux anciens, une dizaine de sculptures de trois artistes ont été dérobées et détruites pour leur bronze. Un immense gâchis
Tout ça pour le bronze ! » Une dizaine d’oeuvres d’art gâchées, détruites, pillées. Si Carole Suzz, la propriétaire de Temporis avait déjà été victime de cambriolages, la disparition de pièces uniques lui est apparue comme un très mauvais cauchemar. C’est en arrivant au travail que la commerçante a constaté l’absence des statues. « Ça paraissait tellement invraisemblable qu’on ait pu les voler que j’ai d’abord pensé qu’on les avait déplacées, avant de comprendre qu’il s’agissait bel et bien d’un cambriolage ». Au total, une dizaine de sculptures en bronze exposées sur le show room extérieur ont été emportées, pour une valeur totale de 100 000 €. Statues longilignes, vasques recouvertes de feuilles d’or et sculptures monumentales : il ne restait plus rien,
Plus que des débris
En faisant le tour de la propriété, la gérante retrouve alors des bribes d’oeuvres. Après le premier choc du cambriolage, Carole Suzz fait face à un constat bien plus amer: les cambrioleurs ont commis ce vol uniquement pour récupérer le bronze ! «Les débris sur le sol, prouvaient qu’ils avaient cassé les statues. Ces individus n’en avaient que faire des oeuvres. On sait qu’il existe un trafic de bronze. On a calculé par rapport au poids, la valeur du bronze est d’au moins 5000 € » lance, dépitée, Carole Suzz. Plus étonnant encore, les voleurs ont subtilisé des pièces volumineuses et lourdes: certaines pesaient jusqu’à 300 kg et pouvaient mesurer près de 3M de hauteur. «Ils étaient forcément plusieurs. Peut-être six personnes qui ont transporté les sculptures puis les ont fait passer par-dessus le grillage, au niveau de la RD25 ». Une fois jetées de l’autre côté, les pièces ont probablement été hissées sur la route, grâce à la pente de terre formée par les travaux sur la RD 25. Si cet acte malveillant paraît singulier, il ne peut toutefois pas être distingué des récents vols perpétrés chez plusieurs artisans du Golfe de Saint-Tropez. Des cambriolages qui se situent le plus souvent dans un triangle compris entre SainteMaxime - Le Plan-de-la-Tour et Grimaud. Avec, à chaque fois, un préjudice important pour les victimes.
Des heures de travail anéanties
Mais dans le cas des oeuvres subtilisées à Temporis, il est encore plus grand : « Comme les pièces étaient exposées à l’extérieur, l’assurance ne les prend pas en charge. L’expert nous a donné un seul espoir : tenter de faire marcher la responsabilité civile, mais nous n’avons aucune certitude ». La déconvenue est donc totale pour Argueyrolles, Christine Stephanoff et Frédéric Lange les trois artistes, auteurs de ces sculptures. Non seulement, ils ne sont pas certains d’être remboursées, mais le fruit de leur travail a été piétiné. Un crève-coeur pour Carole Suzz, si fière de pouvoir présenter ces oeuvres : «Ça me désole pour ces artistes dont chaque réalisation a représenté des heures de travail. Le préjudice pour eux est énorme, autant financier que moral. Leurs pièces étaient uniques. J’espère qu’ils toucheront au moins de quoi racheter des matières premières ».