Démission dans l’équipe Trump : à qui le tour ?
Le départ du conseiller à la Sécurité nationale reflète les difficultés que connaît la nouvelle administration à gérer les affaires du pays
Donald Trump tentait, hier, de trouver la parade après la démission de son conseiller à la sécurité nationale Michael Flynn qui soulève des interrogations sur sa capacité à s’entourer mais aussi et surtout sur l’épineux dossier de ses relations avec Moscou. Moins d’un mois après sa prise de fonction, et quelques jours après un revers cinglant en justice sur son décret anti-immigration, le président américain doit remplacer un personnage central de son équipe. L’homme d’affaires ne s’est pas exprimé sur le sujet, déplorant simplement dans un tweet « les fuites illégales venues de Washington », expression de sa frustration et allusion aux âpres luttes de pouvoir au sein même de son équipe. Mis en cause pour ses contacts avec l’ambassadeur russe à Washington, Sergey Kislyak, le général Flynn a été contraint de jeter l’éponge. Dans sa lettre de démission, il a reconnu avoir « par inadvertance trompé le vice-président élu » (Mike Pence) en lui fournissant des informations incomplètes sur ses discussions téléphoniques avec le diplomate russe.
De nouvelles investigations ?
Loin de clore le chapitre sur la nature exacte des interactions entre l’équipe Trump et le Kremlin au cours des mois écoulés, cet épisode spectaculaire pourrait au contraire être l’élément déclencheur de nouvelles investigations. Flynn a-t-il agi de se propre initiative ? Quelles informations a-t-il transmises à son interlocuteur russe ? Trump l’a-t-il encouragé dans sa démarche et, dans la négative, quand at-il été informé de son existence ? Pourquoi a-t-il attendu jusqu’à lundi soir pour se séparer de lui ? Mais les conséquences politiques et diplomatiques de cette démission devraient être de taille.
Application du Logan Act
Car la question est politiquement sensible: la Russie est l’un des rares sujets qui a provoqué de réelles tensions entre Donald Trump et les élus républicains du Congrès, par ailleurs plutôt loyaux car ravis de voir se mettre en place un programme résolument conservateur après deux mandats Obama. Des juristes s’interrogent désormais sur de possibles poursuites à l’encontre de Michael Flynnsur la base du Logan Act, loi qui interdit à des ressortissants américains non habilités de négocier avec des gouvernements étrangers en litige avec les Etats-Unis. Personne n’a cependant jamais été poursuivi sur la base de cette loi datant de 1799. Le général à la retraite Joseph Kellogg a été désigné pour assurer l’intérim au poste très influent de patron du Conseil de sécurité nationale (NSC).