Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Trop de Gore tue le gore

- PHILIPPE DUPUY pdupuy@nicematin.fr

De Gore Verbinski (USA). Avec Dane DeHaan, Jason Isaacs, Mia Goth. Durée :  h . Genre : Thriller. Notre avis :

L’histoire A CURE FOR LIFE

Lockhart (Dane DeHaan), jeune cadre ambitieux, est lancé sur la trace de son patron, disparu dans un mystérieux centre de bien-être en Suisse. Pris au piège de l’institut et de son énigmatiqu­e corps médical, il découvre peu à peu la sinistre nature des soins proposés aux patients. Alors qu’on lui diagnostiq­ue le même mal qui habite l’ensemble des pensionnai­res, Lockhart n’a plus d’autres choix que de se soumettre à l’étrange traitement délivré par le centre : la cure.

Notre avis

Y a-t-il une loi non écrite à Hollywood qui stipule qu’un grand film doit obligatoir­ement dépasser les deux heures ? Ou s’agit-il seulement d’inciter le spectateur à aller refaire le plein de pop-corn en cours de séance? On se pose encore la question avec le nouveau Gore Verbinski, qui est un peu le « Monsieur Plus » du cinéma US. Ses Pirates des Caraïbes et son Lone Ranger souffraien­t déjà dramatique­ment du syndrome du « film trop long ». A Cure For Life n’y échappe pas : il y a au moins 40 minutes de trop dans ce thriller fantastiqu­e, qui finit par se déliter à force de s’étirer. À croire que Verbinski a absolument voulu épuiser toutes les figures du genre dans le même film… Et le spectateur du même coup ! C’est d’autant plus dommage que ce film aurait pu être son chef-d’oeuvre : la première demi-heure est formidable, la mise en scène est éblouissan­te (la séquence d’accident de voiture restera dans les annales), la photo magnifique et l’interpréta­tion sans défaut. Quel besoin avait-il de rallonger la sauce au-delà du supportabl­e ? En fait de cure, c’est d’un bon régime amaigrissa­nt qu’aurait besoin le cinéma de Gore Verbinski.

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