Un pilier du pont
Si Jean-Claude Muesser est bien connu à l’USS, il l’est moins pour avoir activé le pont des chantiers de La Seyne, durant de nombreuses années. Entre anecdotes et nostalgie, il se souvient
Jean-Claude Muesser, dit “Quinquin”, figure de l’USS, a aussi été activateur du pont levant à l’époque des chantiers. Trente ans après, il raconte...
Dans un émouvant petit film réalisé par la municipalité et projeté à l’occasion des voeux du maire en début d’année, on peut voir plusieurs Seynois de tous âges dire ce que représente, pour eux, le pont transbordeur. Ici, l’emblème de La Seyne ; là, le souvenir d’un passé glorieux ; certains qui n’imaginent même pas que cette drôle de tour ait pu un jour servir à autre chose qu’à admirer la vue; il y a aussi ce petit garçon, qui met tout le monde d’accord : « Et ben avant, les chantiers navals, ils fabriquaient des bateaux et pour fabriquer des bateaux il fallait des matériaux. Du coup, le train, il passait par le pont qui se baissait, pour arriver dans les chantiers »… Sinon, il y a aussi Jean-Claude Muesser, dit “Quinquin”, «qui est même devenu pour certains “Kéké”, par déformation!», rigole l’intéressé. Lui n’est pas dans le petit film, mais il est pourtant bien connu par ici. Essentiellement dans la grande famille du rugby seynois, qu’il porte à jamais dans son coeur. Par deux fois champion de France avec l’USS, en 1976 et en 1977, il en demeure à 66 ans l’un des “piliers”. Non plus sur le terrain, mais côté staff. De tous les matches, de tous les déplace- ments…
« On s’est bien marré ! »
Une mémoire bien vivante du club seynois, mais pas seulement. Car lui aussi a des choses à raconter sur les chantiers. Et sur ce fameux pont, surtout. « J’ai d’abord travaillé quelques années dans les ateliers et ensuite au garage des chantiers, où je faisais partie de ceux qui étaient chargés de faire monter et descendre le pont quand un train passait. J’étais dans une cabine située à une dizaine de mètres du sol. De 1974, croit-il se souvenir, jusqu’à la fin, en 1987 ». Il se rappelle qu’à la grande époque, jusqu’à deux trains pouvaient venir chaque jour approvisionner les chantiers, principalement en tôle. Et aussi d’une chose : « On s’est bien marré!» Oh, pas tous les jours quand même… « N’allez pas écrire qu’on ne foutait rien non plus, ça va faire parler… »