Présidentielle: l’autre campagne a commencé
A partir d’aujourd’hui et jusqu’au 16 mars, le Conseil constitutionnel recueille les parrainages pour les candidats. Cinq cents signatures d’élus sont requises… et seront rendues publiques
Ils sont plus de soixante à avoir fait acte de candidature. Et ils seront certainement moins d’une dizaine à prétendre endosser le costume de président de la République. Moins d’une dizaine… Et encore. Car l’élection présidentielle 2017 est régie par la loi du 25 avril 2016 : celle de la transparence des parrainages. Ces derniers – transmis au Conseil constitutionnel à compter d’aujourd’hui et jusqu’au vendredi 16 mars – seront en effet rendus publics. «La recherche des parrainages, c’est l’autre campagne ! » résume, pour Nicolas Dupont-Aignan, Olivier Clodong, délégué national Debout la France, en charge des élections. Une «campagne dans la campagne » souvent débutée avant même l’entrée en campagne du candidat. Une raison à cela: sur 42 000 « parrains » potentiels, près de la moitié évitent de se positionner, et la règle sur la transparence risque encore de modifier d’autant le fragile équilibre. « Sur les 20 000 élus qui s’engagent en moyenne [comme c’était le cas en 2012, Ndlr], vous comptez déjà environ 4000 LR environ, autant pour le PS… Reste 12 000 parrains pour une dizaine de candidats. » Et sachant que cette année, « la règle sur la transparence va compliquer encore plus les choses… » D’autant que chaque candidat doit pouvoir s’appuyer sur une bonne marge de sécurité : «La barre des 500 n’est pas une barre en soi », concède encore l’équipe de Nicolas DupontAignan, qui, en toute transparence, annonce: «En 2012, Nicolas Dupont-Aignan comptait 782 pré-parrainages ; il a obtenu 708 parrainages. »
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Les qualifiés « d’office »
Campagnes entachées d’affres de la vie politique ou non, François Fillon, Benoît et Hamon, Marine Le Pen sont assurés de disposer de leurs 500 parrainages obligatoires pour prétendre se présenter sur la ligne de départ. Pas de doute non plus pour Jean-Luc Mélenchon, à qui les élus communistes apporteront leur signature.
Les qualifiés (plus que…) probables
Le premier d’entre eux : Emmanuel Macron, bien entendu. Si, dans son équipe de campagne, on refuse d’avancer des chiffres sur le nombre de promesses de parrainages et les confirmations à venir, on est « très confiant » sur la question. Nicolas Dupont-Aignan devrait également être en mesure de se présenter. « Nous avons l’expérience de 2012 », explique encore Olivier Clodong, confiant lui aussi sur le fait d’enregistrer le nombre de parrainages nécessaires.
Les (très) peu probables
Yannick Jadot pour commencer. Le vainqueur de la primaire EE-LV devrait très probablement rallier le camp Hamon... Sous réserve, laisse-t-on entendre dans les cercles bien informés, d’un accord sur un nombre de circonscriptions aux prochaines législatives. Michèle Alliot-Marie refuse – selon nos confrères de RTL – de communiquer sur la question. Henri Guaino n’a pas donné suite à nos demandes. Les deux « dissidents » à droite ne devraient pas être en mesure de se présenter. Autre dissidente à droite : Rama Yade. « On est confiant et