Tao : « On est dans le dur »
Il a le verbe rare. Romain Taofifenua n’est pas le genre de joueur à se mettre en avant. Il préfère « parler » balle en main sur le terrain, plutôt que de faire de longs discours. La situation du club ne l’incite pas davantage à parler pour ne rien dire. Avec lucidité, il lâche simplement : « On fait un gros match aux Saracens à l’issue duquel on parvient à se qualifier, et puis on enchaîne sur une contre performance face à La Rochelle. On est vraiment irrégulier. On joue par intermittence aussi bien d’un match sur l’autre que d’un moment à l’autre. Actuellement, on est dans le dur. » Le seconde ligne qui sera de la fête contre Brive sait qu’à présent le moindre faux pas peut se payer cher. « C’est tellement serré pour une place dans les six que la pression est constante » - deux points d’écart entre le quatrième (Castres) et le septième (Pau), huit points entre le troisième (Montpellier) et le huitième (Toulouse). Actuellement en manque de confiance, le groupe varois peine à montrer son meilleur visage malgré les dénégations de Mike Ford, droit dans ses crampons, sur son projet de jeu. S’il ne cherche aucune d’excuse aux loupés actuels du RCT, il a quelques explications à donner concernant les manques toulonnais. « Avec le changement de staff, beaucoup de choses ont été modifiées. Techniquement, c’est différent, les plannings de travail ne sont plus les mêmes, les entraînements sont plus longs. On a perdu trop de temps qu’on essaie aujourd’hui de rattraper. Le staff est exigeant avec nous et c’est normal. Concernant les coups de gueule salutaires, Richard (Cockerill) a pris le relais de Bernard (Laporte). Il est dur mais juste. Il a raison. Quelque part, ça nous fait du bien. À présent, tout va aller très vite. Malgré les faux pas, on n’a jamais lâché. La culture de la gagne est ancrée dans la mentalité de l’équipe. Peut-être que la pression, vu notre situation, est encore plus forte aujourd’hui qu’hier. » Bénéficiant de la confiance du staff, Romain se sent parfaitement bien dans sa tête et son corps, même s’il comprend le mécontentement et l’impatience des supporters.