Paris : l’Europe vient se défendre au Salon de l’agriculture
L’Europe est bien présente au 54e Salon de l’agriculture qui se déroule actuellement à Paris. La crise du lait, Trump, le Brexit, le CETA, ça discute dans les allées. Hier, Pierre Moscovici, commissaire européen aux Affaires économiques et financières, a préparé le terrain avant la venue, demain, de Phil Hogan, son homologue à l’Agriculture : « Je suis convaincu que les agriculteurs savent que l’Europe est un facteur de puissance, qui permet d’accéder à un marché de 507 millions de consommateurs, sans entraves, sans barrières. Donc le marché unique est une opportunité. » Opportunité ! Un mot que Phil Hogan, devra faire passer durant le salon aux producteurs laitiers avec lesquels il va chercher une solution pour sortir de la crise du lait, sans rétablir les quotas. Selon Pierre Moscovici « la situation actuelle n’est pas la conséquence directe de la suppression des quotas laitiers mais elle résulte d’une série de facteurs auxquels il faut s’attaquer : la volatilité des prix, la surproduction, le ralentissement des exports et les mesures prises par la Russie. » D’autres produits selon lui, s’exportent de plus en plus, notamment dans les pays émergents où les classes moyennes et supérieures apprécient le lait et les céréales françaises. « L’Europe est la première puissance exportatrice mondiale de produits agro-alimentaires, rassure-t-il. Dans ce contexte nous ne devons pas avoir peur de l’ouverture de nos économies. Je suis persuadé que le protectionnisme n’est pas une solution et que l’ouverture contrôlée n’est pas une menace mais un atout. On voit qu’autour de nous qu’il y a des tentations protectionnistes. C’est le cas aux États-Unis par exemple. » Si le TAFTA, l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et les USA, n’est plus d’actualité depuis l’élection de Trump, reste le CETA, signé avec le Canada. Il inquiète le monde agricole mais pas Pierre Moscovici : « LeCETA fait partie de ces accords de nouvelle génération, qui défendent nos normes sociales, environnementales et sanitaires. Ils protègent notre agriculture et mettent en place des mécanismes de régulations qui sont sous le contrôle démocratique. »
Brexit : le Royaume-Uni sera perdant
Et le Brexit alors, qui va payer l’addition : le Royaume-Uni ou l’UE ? « La situation ne peut pas être meilleure pour les Britanniques à l’issue du Brexit. On ne peut avoir le meilleur des deux mondes : avoir les même avantages en étant dedans et dehors. » C’est pourtant sans le RoyaumeUni que se construira la prochaine programmation budgétaire de la Politique agricole commune. Une PAC qui doit être modernisée et simplifiée, reconnaît Pierre Moscovici.