Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Monde des dinosaures Avant les trois voies, les fouilles

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Les premiers chantiers de fouilles sur l’A8 ont été entrepris pendant toute l’année 2006. «Nous avons pris contact avec Escota (aujourd’hui dans le groupe Vinci autoroutes, NDLR) en 2004, lors de leur réflexion sur le projet d’élargissem­ent de l’autoroute à deux fois trois voies, entre Saint-Maximin et Châteauneu­f-leRouge. Comme la région d’Aix est riche en restes de dinosaures, la Direm avait alors demandé – un simple avis – à Escota de se rapprocher du muséum d’Aixen-Provence.» Cette demande a fait son chemin jusqu’à aboutir à une volonté et un investisse­ment conséquent. « La société gestionnai­re de l’autoroute a joué le jeu. En archéologi­e, les aménageurs ont obligation par la loi de prévoir un temps de fouilles et de les financer. En paléontolo­gie, il n’y a pas ces obligation­s. Un autre point important, Escota nous a donné les fossiles dont ils étaient propriétai­res. » En 2004, Yves Dutour prospecte sur le terrain à l’aide de carte géologique indiquant l’âge des terrains. Pour localiser ceux du crétacé, le bon niveau pour trouver des ossements de dinosaures. Il relève des indices – fragments de coquilles, d’os – et repère dix sites tout le long du tracé. « Nous sommes restés sur certains une semaine et sur d’autres plusieurs mois. Le plus prolifique a été celui du JasNeuf, à Pourrières. Nous sommes retournés sur ce gisement et deux autres en 2007. Escota a de nouveau joué le jeu et financé ses nouvelles recherches. Il nous a fallu encore des années pour dégager tout le matériel. Et ce n’est pas fini. Nous avons refait une campagne d’un an en 2010-2011 sur Pour rières. » Sur les chantiers, les paléontolo­gues ont utilisé brise-roche, marteau-piqueur, pelle mécanique, masse et massette. La « récolte » a été dense. « Ona plus de 600 os déterminab­les, c’est-àdire que l’on peut indiquer à quels animaux ils appartienn­ent. » Le muséum a rapidement rendu visible ses recherches. « Un mois après le début des fouilles, on a commencé à faire une petite vitrine au sein du muséum. Ensuite, nous avons fait plusieurs exposition­s dans les districts d’Escota et au siège du groupe Vinci. Il y a aussi une petite salle d’exposition sur l’aire des Terrasses de Provence. » Et ce n’est encore pas fini... « On attaque d’autres chantiers avec le groupe Vinci autoroutes sur l’A52 au niveau de Belcoldène (Bouches-du-Rhône, NDLR).»

“Pour

la première fois avec les fouilles de l’autoroute, on a eu les moyens, financiers et techniques, et le temps pour chercher jusqu’à ce qu’on trouve.”

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