Var-Matin (La Seyne / Sanary)

Il menace des surveillan­ts de prison et s’excuse

Un détenu qui purge une peine de 12 ans de réclusion criminelle pour tentative de meurtre s’en est pris à des agents en raison d’une fouille corporelle. Il a été condamné à 8 mois de prison

- P. P.

Huit mois de prison supplément­aires. Huit mois qui s’ajoutent à la peine de 12 ans de réclusion que ce détenu purge pour une tentative de meurtre, violences avec arme, détention de stupéfiant­s et détention d’armes. Entre autres. Hier, Wissem B., 37 ans, un détenu du centre pénitentia­ire de La Farlède a été jugé en comparutio­n immédiate devant le tribunal correction­nel de Toulon pour menaces de mort proférées le 11 février à l’encontre de quatre surveillan­ts.

Après un parloir

Lors du retour d’un parloir, les choses ont dégénéré. Le prévenu a notamment déclaré aux agents : « Dès que vous sortez, il y aura du monde pour vous attendre ». Puis, il a lancé, à propos de l’un des agents de la pénitentia­ire : « Lui, je sais où il habite ». Avant de finir : « Mon cousin travaille pour le Mossad ». Ces faits n’ont pas été pris à la légère par le parquet de Toulon et ils ont donné lieu à une convocatio­n rapide devant la juridictio­n.

Question de pudeur

Face à Mme Lablanche, la présidente, le mis en cause a multiplié les excuses. « Je regrette sincèremen­t ce dérapage. C’est regrettabl­e à mon âge », a-t-il indiqué. Poli et posé devant les magistrats, l’homme indique ne jamais avoir fait parler de lui depuis son incarcérat­ion. Libérable en septembre 2017, on ne lui connaît pas d’écart de conduite. « Je les connais ces surveillan­ts. Je n’ai jamais eu aucun conflit avec eux ». Pourquoi alors de telles menaces ? « C’était par colère. Je me suis emporté. Lors de la fouille, il faut respecter un minimum de pudeur. Une fouille au corps comme ça, ce n’est pas normal ! - Vous l’avez trouvé humiliante ? l’interroge la présidente. - Oui. Me dénuder devant d’autres co-détenus m’a gêné. Cela n’excuse pas mon emportemen­t ». Dans ses réquisitio­ns, M. Moretti a requis 14 mois de prison à l’encontre d’un homme déjà condamné deux fois pour des menaces de mort et qui purge une peine pour tentative de meurtre. «Les surveillan­ts font leur travail ». En défense, Me M’Barek a évoqué le parcours d’un homme qui a vécu des années emprisonné. « Ce jourlà, il s’est senti humilié. Il a craqué ». Et de solliciter l’indulgence du tribunal à son égard. « Il n’est pas connu comme quelqu’un de violent ni d’agressif. Il s’est toujours bien comporté ».

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(Photo doc V.-M.) Les faits se sont déroulés le  février à la prison de La Farlède. Un détenu a menacé quatre surveillan­ts.

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