SOS de patrons en détresse
◗ La crise financière a renforcé la vulnérabilité économique mais aussi psychologique des dirigeants d’entreprise. ◗ La souffrance patronale est longtemps restée un sujet tabou, rarement pris en charge et pas décryptée. ◗ Comment apporter un soutien aux c
Peu abordée, la souffrance de dirigeants d’entreprise, souvent isolés, peut conduire au pire. De rares organismes tentent de leur apporter des réponses et de les soutenir. Témoignages, décryptages et paroles d’experts.
La chute
Une personne sur un vélo, sur une pente qui va tellement vite que le guidon tremble. La personne ne contrôle plus rien. Et puis, il y a le mur. La chute. Cette image est le reflet des difficultés professionnelles et personnelles rencontrées par des entrepreneurs. Englués dans les difficultés, ces hommes et ces femmes à la tête d’entreprises frôlent souvent l’épisode dépressif. Parfois le suicide.
Un état de crise
Ils sont commerçants, artisans, agriculteurs, pharmaciens, responsables d’entreprise du BTP, avocats, infirmiers… Ils sont submergés par les traites, les dettes, les charges. Ils sont inondés de responsabilités, qu’ils supportent seul dans un contexte économique morose où le nombre de dépôts de bilan (641 en 2016 contre 513 en 2007 à Toulon). Une fois sur trois, le couperet tombe : c’est la liquidation judiciaire.
Souffrance patronale
Si la prise en charge des risques psychosociaux et le bien-être des salariés est désormais doté de dispositifs de soutien, la question d’une aide spécifique aux entrepreneurs en souffrance est toujours en suspens. Presque tabou. D’ailleurs, aucune statistique officielle sur la santé des entrepreneurs n’existait alors que les PME représentent 96 % des entreprises françaises, deux emplois sur trois et 60 % du PIB. Du moins jusqu’à ce que l’Observatoire de la santé des dirigeants de PME (Amarok) s’intéresse à ce sujet de société, à « l’’inaudible et inavouable souffrance patronale». Pour mettre des mots et des chiffres sur les maux.
Accompagner le dirigeant
Un des remèdes est apporté par la justice commerciale. Et plus particulièrement par le tribunal de commerce de Saintes (Charente-Maritime) qui place au centre de l’initiative lancée en 2013, l’humain, son intégrité physique et psychologique.