Salon Livres, justice et droit : le blues du business man
précipice financier et la liquidation. Il ne faut pas se refermer sur soi-même ». Mais parfois, des dirigeants face au mur, craquent et attentent à leur vie comme ce fut le cas pour une commerçante à Toulon, un artisan londais ou des chefs d’entreprise après les terribles inondations à Draguignan ou à Fréjus. D’autres sont en burn-out. « Quand ce sont des salariés qui se suicident, c’est un phénomène de société mais lorsque ce sont des dirigeants d’entreprise, ce sont des faits divers », relève William Reich, président du tribunal de Commerce de Toulon qui s’apprête à s’inspirer d’une initiative inédite imaginée par Marc Binnié, greffier du tribunal de commerce de Saintes (en Charente-Maritime) afin d’accompagner psychologiquement les patrons à la dérive. Depuis la crise économique de 2008 qui a conduit de nombreuses entreprises à la faillite, l’homme de droit a constaté plus que jamais l’importance détresse de ces hommes et de ces femmes à la tête d’une société. Avec un constat alarmant : un chef d’entreprise se suicide tous les deux jours. « Le dirigeant n’est pas un superhéros. Il se prend souvent pour Superman, celui qui peut tout gérer ». Mais à l’impossible nulle n’est tenu. Au risque d’y laisser sa vie. Loin du code du commerce, Marc Binnié a fait tomber les frontières en collaborant avec Jean-Luc Douillard, psychologue clinicien, coordinateur du programme régional de prévention du suicide pour le sud de la Charente-Maritime. En 2013, naissait Apesa (Aide psychologique pour les entrepreneurs en souffrance psychologique aiguë) pour apaiser les cas de grandes souffrances. Et c’est souvent à la barre de la juridiction de commerce que tout se passe. « Nous sommes aux avant-postes d’une grande souffrance et nous voyons toute la journée des gens au bout du rouleau ». Selon lui, « la justice ne doit pas être un lieu de non-être ». En ligne de mire : les 2,4 millions de PME françaises, pierre angulaire de l’économie (soit 96 % des entreprises françaises et deux emplois sur trois). « Il est important Lors de la deuxième édition du Salon livres, justice et droit qui se déroulera vendredi et samedi mars à la faculté de droit à Toulon, l’une des onze conférences abordera la thématique « Le blues du business man ou lorsque les chefs d’entreprise perdent pied ». Le rendezvous est programmé le vendredi à h . L’événement est animé par Patrice Maggio, rédacteur en chef de Var-matin, avec la participation de Laure Chanselme (psychologue du travail), William Reich (tribunal de commerce de Toulon) et Philippe Guarino (juge consulaire). De Marc Trévidic à maître Olivier Morice. Lors des deux journées du salon, d’illustres participants sont attendus à l’instar d’Olivier Duhamel (politologue et parrain de l’édition ), l’ex-juge antiterroriste Marc Trévidic, Luc Frémiot (avocat à la cour d’appel de Douai), le pénaliste Olivier Morice, François Falletti (ex-procureur général près la cour d’appel de Paris, la chroniqueuse judiciaire du Monde Pascale Robert-Diard et le journaliste Mathieu Delahousse. Du judiciaire à la fiction. Le samedi mars, à partir de h , une conférence réunira Luc Frémiot, président de cour d’assises et une partie des acteurs de la série « Engrenages ». ☛ Plus d’informations sur Internet www.salondu livre pour tous que ces chefs d’entreprise soient soutenus », indique-t-il. Aux grands maux, les grands remèdes. La souffrance psychologique n’est plus un tabou. Lorsque des dirigeants sont «détectés en grande souffrance », ils sont pris immédiatement en charge par le dispositif Apesa. «
Le patron n’est pas un super-héros ! ” Mettre un mouchoir sur sa fierté ”