Aubervilliers : Fillon exhorte ses troupes à ne pas abdiquer
L’ex-Premier ministre a joué la carte du rassemblement, hier en Seine-Saint-Denis, alors que son parti, Les Républicains, semblait se préparer à le pousser vers la sortie
Serait-ce un anniversaire crépusculaire? François Fillon, qui fêtait ses 63 ans hier lors de son meeting d’Aubervilliers en Seine-Saint-Denis, est confronté à deux tempêtes, judiciaire et politique. Toujours empêtré dans l’affaire des emplois présumés fictifs dans sa famille, l’ex-Premier ministre a décrit l’actuelle campagne présidentielle comme «un étrange combat » devant environ 1 500 personnes, principalement des soutiens de la société civile à la veille du rassemblement de ses partisans, prévu aujourd’hui au Trocadéro, pour le soutenir. « On veut vous intimider. On s’attaque à moi. À travers moi, ce qu’on cherche à abattre, c’est le redressement national », mais « n’abdiquez pas, ne renoncez jamais! », les a-t-il exhortés dans une salle pas remplie des Docks d’Aubervilliers.
Déclaration de guerre au candidat ?
Au milieu de son discours, son parti a annoncé la convocation demain, 24 heures en avance, du comité politique par Bernard Accoyer, secrétaire général du parti, et Gérard Larcher, président du comité. Ces deux très proches de François Fillon ne souhaiteraient plus soutenir sa candidature, selon des sources
LR. La décision de réunir le comité politique a été prise par Accoyer et Larcher « compte tenu de l’évolution de la situation politique à sept semaines du premier tour de l’élection présidentielle », formule figurant dans la convocation. Elle pourrait se transformer en une déclaration de guerre au candidat, qui semble ne pas vouloir rendre les armes malgré défections en masse et pressions. Cinq députés européens, dont les exministres Alain Lamassoure, Tokia Saïfi et Renaud Muselier, ont à leur tour retiré leur soutien hier, après la défection, plus spectaculaire, vendredi de son directeur de campagne Patrick Stefanini.