Var-Matin (La Seyne / Sanary)

NOS TRÉSORS

Sur le toit de la Vieille Forge de la Darse - port royal fortifié de Villefranc­he, construit au e siècle - se dresse une cheminée au style étonnant. Bâtie en , elle est en France, la dernière de sa génération.

- NELLY NUSSBAUM

Au sein du port historique de Villefranc­he-sur-Mer que l’on appelle la Darse, se trouve la Vieille Forge. Ce bâtiment construit en 1769, est surmonté d’une drôle de cheminée. Il s’agit d’une curieuse constructi­on de quelques mètres de hauteur et de forme hélicoïdal­e, caractéris­tique des constructi­ons piémontais­es du XVIIIe siècle. En briques, avec un chapeau de pierre qui lui confère une certaine élégance, elle trône fièrement sur les vestiges de ce bâtiment, qui fut une forge jusque dans les années 1850. La Darse s’est bâtie petit à petit depuis sa création en 1539 par le duc de Savoie et prince de Piémont Charles II (1486/1553) pour offrir un refuge aux navires qui fuyaient la piraterie des barbaresqu­es.

Les chaînes des galériens et des forçats fabriquées dans la forge

Il a fallu attendre 1769 pour que Charles-Emmanuel III (1701/1773), duc de Savoie, roi de Sardaigne et prince de Piémont y installe une forge pour fabriquer les pièces métallique­s des navires royaux, mais aussi les chaînes des galériens et des forçats. Le bâtiment de 70 mètres de long a été converti en dépôt de charbon et infirmerie pour la flotte impériale Russe en 1856 - la Russie et la Sardaigne étaient alors étroitemen­t liées politiquem­ent. Le bâtiment va changer de vocation en 1882, lorsque le jeune naturalist­e moscovite Alexis Korotneff obtient l’autorisati­on du ministère de la Marine d’y installer un laboratoir­e de zoologie marine. Il va fonctionne­r avec des subsides du ministère de l’Industrie publique russe jusqu’à son rattacheme­nt à l’Université de Paris en 1931. Durant la dernière guerre, la partie centrale du bâtiment a été détruite, mais la cheminée a été épargnée devenant ainsi une pièce rare. Si on en trouve encore dans la campagne autour de Turin, elle est le dernier exemplaire français. Le bâtiment qui la supporte a été réhabilité en 2000 avec une façade identique à l’original. Il abrite aujourd’hui une partie de l’Observatoi­re Océanologi­que de Villefranc­he. Au même titre que le port, il est affecté à la Chambre de commerce et d’industrie de Nice -Côte d’Azur mais appartient au conseil départemen­tal des Alpes-Maritimes. L’ensemble des constructi­ons et bâtiments qui forment la Darse, est inscrit à l’inventaire des Monuments Historique­s depuis 1991.

Sources : Mémoires du Port de la Darse, CCI des Alpes-Maritimes Annuaire touristiqu­e et culturel des Alpes Maritimes et Monaco, éditions Campanile.

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Cette cheminée de style génois est posée sur la Vieille Forge de la Darse de Villefranc­he depuis .

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