PARIS-NICE (DU AU MARS, DÉPART AUJOURD’HUI À H) Et si c’était la bonne ?
Vingt ans après la dernière victoire d’un Français (Laurent Jalabert), Romain Bardet a de véritables chances de victoire, notamment grâce au parcours azuréen
Le mur de Fayence, le col de la Couillole et le col d’Eze les trois derniers jours, tout cet enchaînement après pas mal de fatigue accumulée, ça promet ». Voilà quelle était la première impression de Romain Bardet au moment de la présentation du tracé de cette 75e édition du Paris-Nice début janvier. Deux mois plus tard, le chef de file d’AG2R salive toujours à l’idée de s’élancer dans la plus difficile édition de la Course au soleil qu’il n’a jamais connue. « Sur le papier, c’est certainement le Paris-Nice qui lui convient le mieux », glisse Mikaël Cherel, son coéquipier azuréen qui s’est envolé hier matin pour Paris. Entre la première course World-Tour française du calendrier et l’Auvergnat, cela n’a pourtant pas toujours été le grand amour. 9e l’an passé, 14e en 2015, le parcours n’était pas suffisamment sélectif pour le dernier dauphin de Froome sur la Grande Boucle. Un argument vite balayé par François Lemarchand, l’organisateur, pour cette année. « D’habitude, pour gagner Paris-Nice, il faut être fort sur une semaine, bien récupérer et avoir un profil “passe-partout”. Cette fois, ce sera pour un grimpeur du Tour de France ». Un profil qui colle parfaitement à l’image du leader d’AG2R, qui sort d’une quinzaine de jours au MoyenOrient, où il a couru le Tour d’Oman (6e) puis d’Abu Dhabi (12e). « Mon favori, c’est Richie Porte », reprend toutefois Lemarchand. « Je pense que la course arrive un peu tôt pour Romain Bardet ».
Cherel : « Pour Romain, c’est un objectif »
L’Australien, récent vainqueur du Tour Down Under, principal candidat à la victoire, Cherel ne conteste pas. Mais le grimpeur de Roquefort-les-Pins et sa formation AG2R vendront chèrement leur peau afin d’éviter de retrouver le Tasmanien une troisième fois sur la plus haute marche du podium. « Oui, le grand favori c’est Porte. Mais Romain a fait de Paris-Nice un objectif cette saison. Il n’a peut-être pas fait le plein de confiance à Oman et Abu Dhabi, mais il est en très bonne condition. Avec son tempérament, sa volonté, il sera présent au rendez-vous. Nous, on l’entourera pour viser la victoire ». D’autant que la meilleure chance française de victoire depuis très longtemps sur Paris-Nice va attaquer sa première course en France le couteau entre les dents. Perfectionniste, le grimpeur n’a pas apprécié ses récents résultats au Moyen-Orient. « Je suis passé complètement à côté en me calquant sur les autres (Contador, Quintana, Nibali notamment) .Lebutdu vélo, c’est de gagner. J’ai couru avec des oeillères, j’ai manqué de lucidité », avait-il déclaré à froid. Un discours qui démontre que le grimpeur est revanchard. Et pour viser très haut, le natif de Brioude a mis tous les atouts de son côté, allant notamment repérer cet hiver les étapes azuréennes et le final dans le col de la Couillole. Un parcours que Cherel a aussi parcouru. «Il Avec plusieurs Azuréens Outre Mikaël Cherel, l’Antibois Rudy Molard (FDJ),leSaint-JeannoisAmaëlMoinard(BMC), le plus azuréen des Irlandais Nicolas Roche (BMC) ou le Garéoultais Christophe Laporte (Cofidis) prennent le départ de ce Paris-Nice.