Ces femmes qui défendent les droits des femmes
Qualifiées de « femmes de l’ombre », elles sont au coeur de l’accueil des Varoises victimes de violences. Gendarme, policière, psychologue ou intervenante sociale. Regards croisés Pousser la porte pour en parler
Une mise en lumière des femmes de l’ombre. Invitées par le préfet du Var, Jean-Luc Videlaine, « celles qui ont à traiter de l’aide aux victimes de violences intrafamiliales » ont pris la parole, dans le cadre de la journée des droits des femmes. Dans le Var en 2016, 1 784 plaintes ont été déposées pour violences intrafamiliales, dont 80 % concernaient des violences conjugales. «Ce chiffre est en baisse par rapport à l’année précédente, analyse Marianne Richard, référente pour la gendarmerie nationale. C’est aussi la première baisse observée depuis 2012. » Les années précédentes, la hausse était même très régulière.
Davantage de signalements
Cette augmentation des signalements est probablement une conséquence des dispositifs développés depuis une dizaine d’années, pour mieux accueillir la parole des femmes dans un lieu qui peut impressionner – un commissariat ou une brigade de gendarmerie (lire ci-dessous). « On ne pense pas qu’il y ait plus de victimes par rapport au passé, mais les dispositifs ont permis d’ouvrir des portes. Et pour ces femmes, de passer ces portes », décrit la gendarme, en uniforme. Dans tous les commissariats varois, des correspondants assurent un accueil des femmes victimes de violences. Le central de Toulon est doté d’un bureau d’aide aux victimes. Depuis 2006, celui-ci a la particularité de rassembler en un même lieu policier spécialisé, intervenante sociale et psychologue de commissariat. En gendarmerie, chaque brigade varoise a son référent, sensibilisé au thème de« la protection des familles ».« L’accueil d’une victime sera forcément effectué « Certaines subissent, mais ne se voient même pas comme victimes. En parler par quelqu’un de formé, avec une orientation vers une assistante sociale si besoin ». Chantal Molines, déléguée départementale aux droits des femmes dans le Var, souligne «la professionnalisation et le maillage sur le territoire » que le dispositif permet. S’adressant à elles : « Vous êtes confrontées à des situations humaines parfois terrifiantes. Vous êtes des femmes de l’ombre qui méritent d’être mises en lumière. » d’avantage libère la parole des femmes », assurent les professionnelles autour de Numéro national d’écoute et d’orientation, le 39.19 Et dans le Var : ● AFL Transition, avec un accueil de jour à Toulon, Tél : 04.94.92.74.21 ● Association d’aide aux victimes d’infractions du Var (AAVIV), Tél. : 04.98.00.46.80 ●Femmesd’aujourd’hui,Tél.:04.94.22.17.82et06.98.12.68.58 ● Intervenante sociale au commissariat central de Toulon. Tél : 04.98.03.54.15. la table. À la direction départementale de la sécurité publique du Var, il existe un lieu dédié. « On traite des situations, pas des dossiers », cadre Isabelle Jouvet, policière et responsable du bureau d’aide aux victimes. Ce bureau « facilite l’accueil, le dépôt de plainte. Cela aide à lutter contre la réitération ».
Six décès en
Une psychologue de commissariat complète le dispositif. « L’accueil est pensé dans ce but, permettre la prise de parole. Prendre en charge chaque victime, gérer l’aspect émotionnel », détaille la psy Mélissa Bourne, qui dépend du ministère de l’Intérieur. Quant à l’assistante sociale Camille Walter, elle souligne son indépendance. « Je travaille pour l’association Femmes d’aujourd’hui. Je ne dépends pas de la police. Juste, mon bureau est au commissariat. Cela permet, parfois, un premier pas. » Être à trois, dans des fonctions différentes et complémentaires aide à la prise en charge d’un fléau souvent silencieux. En 2016, six femmes sont décédées sous les coups, victimes de violences intrafamiliales dans le Var.