Claude Bartolone propose un mécanisme de contrôle des collaborateurs parlementaires
Le président PS de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, a évoqué hier comme possible piste de réforme après l’affaire Fillon un «mécanisme de contrôle sur l’ensemble des emplois» de collaborateurs parlementaires. Dans un entretien au Monde, après avoir rappelé « qu’il n’y a jamais eu autant de réformes que sous cette législature » pour améliorer la transparence, il juge que « l’affaire de M. Fillon nous renvoie aux emplois familiaux des parlementaires, alors que le problème est de savoir si c’est un emploi fictif ou pas», ajoute cet élu socialiste, dans sa première réaction depuis le début du « Penelopegate». Faut-il interdire néanmoins les emplois familiaux? Le président de l’Assemblée, qui a créé un groupe de travail «pour avoir des éléments d’appréciation et de comparaison internationale, afin de prendre des bonnes décisions», pointe les limites à ses yeux d’une telle option.
Le problème des « emplois croisés »
Celui qui rappelle avoir « eu à subir les conséquences d’avoir épousé une de [ses] anciennes collaboratrices et cela alors qu’[il avait] volontairement rendu publique sa nomination », demande: «Que fera-t-on des couples qui ne sont pas mariés? Et des emplois croisés (embauche d’un proche par un autre député), pratique en vigueur dans certains parlements étrangers, qui ont justement interdit les emplois familiaux ? » Et de souligner: «Surtout, je ne vois pas en quoi un emploi fictif non familial serait moins grave!» «Je crois davantage en la mise en place d’un véritable mécanisme de contrôle sur l’ensemble des emplois», plaide Claude Bartolone. « Dans certains parlements, une commission se prononce sur la rémunération et le niveau de qualification qui justifie ou non l’embauche de telle ou telle personne. C’est une piste à explorer».