Forte mobilisation pour la grève dans le secteur public
Las de « faire toujours plus avec moins » : infirmiers, aides-soignants ou encore assistantes sociales se sont fortement mobilisés hier dans toute la France pour dénoncer leurs conditions de travail, rejoints par d’autres employés des services publics. Ils étaient entre 10000 et 12 000 à Paris, selon la police, 35 000 selon la CGT et FO services publics et santé. A Marseille, la CGT a annoncé 1 500 manifestants, à Lyon et à Rennes, ils étaient plusieurs centaines, environ 300 à Grenoble, près de 450 à Dijon, 600 à Perpignan selon la police, 800 à 1 000 selon les syndicats. Toulouse a rassemblé 1 200 personnes, selon la police, 4 000 selon les organisateurs.
(1) Parti en début d’après-midi de la place Denfert-Rochereau dans une ambiance bon enfant, le cortège parisien, pour lequel des cars avaient été affrétés de plusieurs régions, est arrivé sans incident aux Invalides. Les manifestants, parmi lesquels le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon, répondaient à l’appel d’une intersyndicale FOCGT-SUD et de 16 syndicats et associations d’infirmiers salariés et libéraux.
« Epuisement professionnel »
« Manque de personnel et de moyens », «épuisement professionnel», course « à la rentabilité », perte de sens : les maux dénoncés sont nombreux. L’intersyndicale réclame «l’abandon» des groupements hospitaliers de territoire, du plan triennal d’économies de « 3,5 milliards » d’euros ou encore «l’arrêt des fermetures de lits ». Elle fustige également la remise en cause des 35 heures. Les fédérations de fonctionnaires, notamment CGT, FO, FA-FPT (Autonomes), FSU avaient appelé les agents à rejoindre le mouvement afin de dénoncer aussi la réforme territoriale et les conséquences des fusions : «mobilités forcées » et « dégradation » du service public. Le taux de grévistes était de 2,16 % dans la fonction publique territoriale et de 1,2 % dans la fonction publique d’Etat, selon le ministère de la Fonction publique. Cette journée d’action coïncidait avec une grève à Air France lancée par plusieurs syndicats au sol afin de peser sur les négociations salariales et suivie par 6% des salariés (tous personnels confondus), selon la direction. Les salariés de l’énergie étaient eux aussi mobilisés pour «la revalorisation des salaires » et contre « la casse des industries électriques et gazières », qui regroupent 150000 salariés. Chez Enedis le taux de grévistes a atteint 30,6 %, 28,68 % chez EDF, 21,25 % chez le gestionnaire du réseau de transport d’électricité RTE et 28,76 % sur le périmètre France d’Engie et ses filiales.