Affaire Troadec : des restes humains mis au jour hier
Les recherches effectuées, hier, à Pont-de-Buis (Finistère), en présence de Hubert Caouissin, l’homme suspecté d’avoir anéanti la famille Troadec, ont été fructueuses
Des « fragments de corps humains et des bijoux appartenant » aux membres de la famille Troadec ont été découverts? hier, lors de fouilles au domicile de leur assassin présumé, à Pont-deBuis-lès-Quimerch (Finistère), a annoncé le procureur de Nantes. Conduites depuis le matin dans la ferme de Hubert Caouissin, en sa présence, les fouilles, pour lesquelles des moyens importants ont été déployés, « se poursuivent », a indiqué, hier après-midi, le procureur Pierre Sennès dans un message électronique. Le suspect, qui a affiché, selon le magistrat, «une attitude de coopération avec les magistrats instructeurs et les enquêteurs», est reparti peu avant 17 h 30 de sa propriété dans une voiture aux vitres teintées sous escorte policière. Les recherches vont se poursuivre jusque « tard dans la nuit » et reprendront aujourd’hui a déclaré lors d’une conférence de presse le chef de la police judiciaire de Nantes, Jean-René Personnic. Il a fait état d’une progression difficile des enquêteurs, compte tenu du terrain « très végétalisé, détrempé, difficilement praticable, accidenté et marécageux » sur une trentaine d’hectares.
Importants moyens humains
Une autre source policière a détaillé les importants moyens humains déployés : les deux juges d’instruction en charge de l’affaire, un légiste, un anthropologue, deux compagnies de CRS pour sécuriser les lieux, 40 élèves gardiens de la paix de l’école de police de Saint-Malo qui s’occupent des battues, le chef de la PJ de Nantes et 14 enquêteurs, un commissaire, ainsi que 10 techniciens de la sous-direction de la police technique et scientifique d’Ecully (Métropole de Lyon). M. Caouissin, beaufrère du père de la famille assassinée, était arrivé vers 7 h 30 sur les lieux à l’arrière de la même voiture de police dans laquelle il est reparti. Un important dispositif de CRS bouclait les accès au vaste corps de ferme, situé au lieu-dit Logonna-Quimerc’h, à une quarantaine de kilomètres de Brest, où vivent M. Caouissin. C’est là qu’il aurait démembré les corps, puis en aurait enterré une partie et brûlé l’autre, après avoir tué le couple et les enfants Troadec il y a près de trois semaines pour une sombre histoire d’héritage. La présence d’Hubert Caouissin avait été confirmée dès le matin par le procureur. En revanche, sa compagne, Lydie Troadec, elle aussi poursuivie dans cette affaire, n’était pas présente. Son transfert sur les lieux n’était pas prévu. A Orvault, sur les lieux du drame, un bouquet et deux roses ont été déposés sur le muret du portail. Des cellules psychologiques ont été mises en place dans les établissements où étaient scolarisés les deux enfants, Sébastien, 21 ans et Charlotte, 18 ans. Une « cérémonie de recueillement » devait être organisée au lycée vendéen où Sébastien était élève en BTS systèmes numériques depuis 2015.